Clubs de Ligue I : Neuf-cents milliards de masse salariale ?

Moins de dix jours après la montée au créneau de Walid Sadi, qui porte désormais une double casquette, celle de ministre des Sports et celle de président de la FAF, à propos de son intention de plafonner les salaires des joueurs évoluant en Ligue I. Un document non signé relatif à la masse salariale des clubs de Ligue 1 est apparu sur les réseaux sociaux. S’agit-il d’une fuite organisée ? Au cas où cette action est préméditée, on ne peut que s’interroger sur les intentions réelles de ses auteurs « anonymes ». Quoi qu’il en soit, la parution d’un tel document est loin d’être innocente surtout à un moment où les salaires mensuels accordés à une certaine catégorie de joueurs continuent d’alimenter de vives critiques, non seulement au sein de l’opinion publique, mais également au niveau des responsables, dont le ministre des Sports et patron de la FAF, qui aurait décidé de plafonner le salaire mensuel perçu par les joueurs à 250 millions de centimes, l’équivalent de 10 000 euros selon le taux de change au marché parallèle des devises. Selon ce document, la masse salariale de l’ensemble des clubs supposés professionnels serait estimée à hauteur de 9 milliards de DA annuellement, ou 64 millions d’euros ! Une masse salariale astronomique au sens propre du terme, alors que la rentabilité financière des clubs de Ligue I est nulle, et que leur survie dépend presque à 100% de l’argent public, qui leur est octroyé par le biais des entreprises étatiques. Sonatrach, Sonelgaz, Serport, Mobilis, la société de transport maritime d’hydrocarbures et Madar, qui contrôlent 8 des 16 clubs évoluant en Ligue I, n’ont pas encore communiqué à ce sujet.  Même si les noms des clubs concernés n’ont pas été portés dans ce document, le public sportif particulièrement en a certainement une idée. Il ne s’agit sûrement pas de Magra, Biskra ou Akbou ! Il est inimaginable de conclure que certains joueurs considérés comme des stars ayant déjà évolué en Europe, à l’instar de Riad Boudebouz, Andy Delort ou Islam Slimani soient rémunérés selon un barême applicable à la majorité des joueurs ! Combien faudrait-il attendre pour assainir une situation qui a tendance à devenir incontrôlable, au moment où le championnat poursuit sa descente aux enfers dans un environnement dégénéré ?

Mohamed Mebarki

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