Comment le Makhzen a échoué à provoquer le chaos en Algérie après la victoire des Verts

Par Nabil D. – Le régime marocain a tenté de semer le désordre en Algérie suite à la victoire – attendue et logique – des Verts contre la modeste sélection de Somalie. De nombreux éléments pointent vers une opération de manipulation orchestrée par le Makhzen, convaincu que les Algériens allaient envahir ... Lire la suite

Oct 11, 2025 - 08:42
 0
Comment le Makhzen a échoué à provoquer le chaos en Algérie après la victoire des Verts

Par Nabil D. – Le régime marocain a tenté de semer le désordre en Algérie suite à la victoire – attendue et logique – des Verts contre la modeste sélection de Somalie. De nombreux éléments pointent vers une opération de manipulation orchestrée par le Makhzen, convaincu que les Algériens allaient envahir les rues pour célébrer une qualification qui, en réalité, ne faisait déjà plus de doute. Ce pari hasardeux s’est transformé en échec cuisant.

Dès la fin du match, une campagne coordonnée a déferlé sur les réseaux sociaux. Des comptes suspects, se faisant passer pour des Algériens, ont tenté d’imposer une fausse version des faits, alléguant que si les citoyens ne sont pas sortis fêter la victoire, c’est par peur de la répression, parce que les autorités algériennes auraient interdit toute manifestation de joie. Le scénario est rodé, presque caricatural. Mais il trahit surtout une opération préméditée, fondée sur une lecture erronée du terrain algérien.

Car les Algériens, eux, n’ont pas été dupes. Pourquoi sortir massivement pour une victoire sans enjeu face à une équipe parmi les plus faibles du continent, alors que la qualification était acquise à plus de 99% ? La retenue du public algérien était non pas dictée par la peur, mais par le bon sens. Le Makhzen n’a pas su anticiper cette réaction lucide. Il comptait sur l’effervescence pour infiltrer des provocateurs et créer des scènes de chaos à relayer ensuite sur les chaînes étrangères et les réseaux, comme preuve d’une «colère populaire» censée déstabiliser l’Algérie.

Les services secrets marocains, embourbés dans les émeutes qui font rage au Maroc, où plus de 50 manifestants ont été tués, selon des sources locales crédibles, comptaient sur des agents infiltrés parmi la diaspora marocaine en Algérie, estimée à près d’un million de personnes, dont une large majorité est en situation irrégulière. Une réalité que le Makhzen n’ignore pas et qu’il a tenté d’exploiter à des fins de sabotage. Faute de résultats avec ses relais habituels – ces pseudo-opposants devenus inaudibles tant ils ont été contredits par les faits –, Rabat a confié la mission à de nouvelles recrues, mercenaires de l’agitation numérique et de la désinformation.

Derrière cette opération ratée se cache un malaise profond : la crise sociale et politique qui frappe le Maroc lui-même de plein fouet. Depuis plusieurs jours, les manifestations s’enchaînent dans plusieurs villes du royaume, sur fond d’explosion des prix, de chômage galopant et de misère grandissante. Le discours de Mohammed VI, prononcé vendredi dans un silence assourdissant, a été vécu comme une insulte par une population à bout de nerfs. Plutôt que de répondre aux attentes, le roi a choisi l’évitement. Résultat : une colère qui enfle, incontrôlable, y compris dans des régions longtemps tenues sous contrôle.

C’est donc pour fuir cette réalité brûlante que le régime marocain cherche des boucs émissaires extérieurs. L’Algérie, ennemie désignée et obsession permanente du Makhzen, devient la cible idéale. Mais l’opération a échoué, révélant non seulement la paranoïa d’un pouvoir monarchique en déclin, mais aussi son ignorance totale de la mentalité des Algériens, qu’il imagine manipulables à merci, prêts à s’enflammer au moindre signal.

Or, la vérité est tout autre. En Algérie, les provocations révèlent un régime voisin aux abois, qui, incapable d’éteindre l’incendie chez lui, tente désespérément d’allumer des feux ailleurs.

N. D.