Dans le cadre d’un prêt: La tapisserie de Bayeux sera exposée au British Museum
À partir de septembre 2026, la tapisserie de Bayeux sera exposée au British Museum, à Londres, dans le cadre d’un prêt. Elle n’avait pas quitté les lieux depuis 1983. Avant son prêt au Royaume-Uni, la tapisserie de Bayeux a été extraite de son musée en Normandie jeudi 18 septembre et déplacée dans un lieu de […]

À partir de septembre 2026, la tapisserie de Bayeux sera exposée au British Museum, à Londres, dans le cadre d’un prêt.
Elle n’avait pas quitté les lieux depuis 1983. Avant son prêt au Royaume-Uni, la tapisserie de Bayeux a été extraite de son musée en Normandie jeudi 18 septembre et déplacée dans un lieu de conservation provisoire, à l’issue d’une opération menée dans la plus grande discrétion.
«Un, deux et tac, tac. Stop.» Ces mots que l’on entend sur des images inédites diffusées ce lundi 22 septembre par TF1 et qui s’apparentent à ceux d’une cheffe d’orchestre, servent en réalité à coordonner le délicat décrochage de l’œuvre. Pendant ce temps, la tapisserie glisse sur des rails avant d’être pliée en accordéon par les quelque 90 personnes mobilisées.
Révélé vendredi soir par l’AFP, le transfert de cette broderie du XIe siècle, fragilisée par les années et longue de 70 mètres a duré «7h15», avait précisé dès vendredi dans un communiqué la préfecture du Calvados qui supervisait la manœuvre avec la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Normandie.
Après toute une journée d’opération, «la tapisserie mise en caisse a pu rejoindre son lieu de mise en réserve vendredi en fin de journée», a indiqué la préfecture dans son communiqué, sans donner plus de détails sur le nouveau lieu. «La manœuvre s’est parfaitement déroulée», indique-t-elle simplement.
Le début de l’opération, prévue de longue date dans le cadre de la rénovation en cours du musée de Bayeux, avait été programmé pour le jeudi 18 septembre, jour de la mobilisation nationale contre l’austérité budgétaire. Craignant que le transfert ne soit perturbé par des manifestants, les services de l’État avaient initialement annoncé son report de quelques jours. Mais face à la lourdeur du dispositif, ils ont finalement décidé de maintenir la date du 18 septembre, sans toutefois rendre publique l’opération, avait appris l’AFP de sources proches du dossier. «Les conditions et le moment de l’opération ont été gardés confidentiels afin d’organiser le transfert dans des conditions de sécurité optimales pour l’œuvre et en impactant le moins possible les habitants de Bayeux», explique la préfecture du Calvados dans son communiqué.
Dans les prochains mois, la tapisserie sera de nouveau déplacée mais sur une bien plus longue distance. En septembre 2026, elle doit être exposée au British Museum, conformément au prêt annoncé en juillet par le président français Emmanuel Macron, malgré les avertissements des experts sur la grande fragilité de l’œuvre. Une délégation du musée britannique était d’ailleurs présente lors du transfert de la tapisserie.
Son extraction jeudi de la vitrine où elle était exposée depuis plus de quarante ans a été menée avec la plus grande précaution pour éviter toute dégradation de l’œuvre millénaire.
Depuis 2020, des rapports d’experts ont minutieusement radiographié les dégradations qui fragilisent la tapisserie (24 204 taches, 9 646 trous, 30 déchirures…) ou alerté sur les «risques supplémentaires» que ferait courir son transport «au-delà d’une heure de trajet». En 2021, la Drac de Normandie, émanation du ministère de la Culture, avait elle-même assuré que «l’œuvre n’était pas transportable avant d’être restaurée».
La tapisserie devait initialement être restaurée pendant 18 mois durant les travaux du musée de Bayeux, mais le prêt annoncé par Emmanuel Macron en juillet pour «revivifier» les liens avec Londres a chamboulé ce calendrier. La rénovation a, depuis, été reportée sine die.
May M.