Fabrique de voyous
Par Khider Mesloub – La France en déclin est réduite à la production en série de voyous de la République, tout juste capables de s’adonner à la fabrication en masse de discours haineux et racistes. L’article Fabrique de voyous est apparu en premier sur Algérie Patriotique.

Par Khider Mesloub – Rien ne va plus au pays des droits de l’Homme (Blanc néocolonial), transformé en dictature sécuritaire par la volonté discrétionnaire de son président réactionnaire, personnage puéril, théâtral, vain et vulgaire. Rien ne va plus au pays des Lumières, métamorphosé en obscure nation plongée désormais dans la médiocrité intellectuelle, l’incivilité politique, l’instabilité institutionnelle et la précarité sociale.
Depuis l’élection de Macron, «président du chaos, du désordre et de la violence», la France sombre dans la décadence et l’indécence. Frappée fréquemment par des émeutes, la France, assiégée par des meutes de forces de l’ordre qui font régner la terreur sur tout le territoire quadrillé par la tyrannie des coercitions et des restrictions, ne survit que par la terreur. La terreur étatique, sociale, économique et policière qui s’abat sur le peuple travailleur de France.
La terreur ministérielle, illustrée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, décidé «d’en découdre avec les Algériens», menacés désormais de se voir retirer ou refuser systématiquement les titres de séjour, quitte à torpiller les accords d’immigration de 1968.
La terreur présidentielle, incarnée par les récurrentes déclarations diplomatiquement attentatoires et vexatoires de Macron à l’égard des dirigeants algériens, proférées avec agressivité dans un esprit néocolonial revanchard.
Et la terreur militaire, selon les vœux de certains généraux séditieux proches de l’extrême-droite, qui appellent régulièrement, dans des tribunes relayées par la presse d’extrême droite, à l’insurrection contre les hordes banlieusardes (c’est l’expression polie usitée en lieu et place de «hordes arabes et musulmanes», pour ne pas tomber sous le coup de la loi), accusées d’entretenir un climat de violences.
En effet, dans les tribunes de ces militaires séditieux, le premier sujet cité est «l’islamisme et les hordes de banlieue» qui, selon ces gradés à la conduite dégradante, «entraînent le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre Constitution».
Dans l’impuissante France en pleine débandade économique et déréliction politique, l’anti-islamisme est le cache-sexe du racisme anti-arabe et antimusulman.
Ces dernières décennies, la fragile et frigide classe politique française dévirilisée, confrontée à des troubles d’érection électorale, pour stimuler ses ébats politiques assaisonnés d’une indécente et lubrique rhétorique populiste et raciste, usent et abusent de cet aphrodisiaque xénophobe : la population immigrée d’origine arabe et musulmane, devenue le Viagra de la France politiquement émasculée. La population immigrée est accusée de tous les maux. Pourtant, aujourd’hui, cette population immigrée est devenue la seule dynamique composante de la France sénile à porter à bout de ventre la démographie française, donc la survie de la France ménopausée.
Dans leurs multiples tribunes, ces militaires incivils plaident «pour un retour de l’honneur de nos gouvernants». Pire, ils menacent d’intervenir pour enrayer le «chaos croissant», procéder à une opération de «pacification du pays», probablement selon les méthodes éprouvées durant la «guerre d’Algérie» par les autorités coloniales françaises qui avaient mobilisé 1 500 000 tueurs assermentés, autrement dit soldats, pour livrer la guerre aux Algériens innocents et désarmés en lutte pour l’obtention de l’indépendance de leur pays.
La France est gangrenée par la violence. Toutes les strates de la société sont rongées par l’agressivité, l’intolérance, la haine. On assiste à l’ensauvagement de la société française, depuis le sommet de l’Etat, responsable d’une violente politique antisociale et d’une répression policière sanglante, jusqu’à la base de la société, déchirée par de furieuses tensions, en passant par les entreprises dont les salariés sont en butte à la détresse psychologique et au délabrement physique.
Ironie de l’histoire, les militaires, signataires des tribunes citées, censés donner l’exemple en matière de discipline, de respect de l’ordre et de la loi, autrement dit de civilité, adoptent les mêmes mœurs de voyous que ceux qu’ils dénoncent dans leurs tribunes : par leurs menaces de mutinerie sociale, de sédition politique et de subversion armée.
En effet, par leur infraction des règlements, transgression du droit de réserve, violation de la civilité militaire, désobéissance politique, ils se comportent comme les «hordes de banlieue» qu’ils fustigent encore aujourd’hui, comme la police raciste qu’ils encensent, comme le gouvernement scélérat qu’ils condamnent.
Le comportement de ces gradés sans tenue morale s’inscrit dans une atmosphère anomique très répandue actuellement en France, une France en proie au dérèglement social, à l’absence de normes morales et à l’anéantissement des règles de conduite. Une France officielle qui, par ailleurs, abrite dans ses institutions parlementaires et gouvernementales une horde de voyous encravatés et une cohorte de séides sionistes, fanatiques défenseurs inconditionnels du régime fasciste génocidaire d’Israël.
La France en déclin, en plein déclassement économique, est réduite à la production en série de voyous de la République, tout juste capables de s’adonner à la fabrication en masse de discours haineux, xénophobes, racistes, à l’exécution de comportements agressifs, violents, séditieux, bellicistes.
Une France en proie à l’anémie intellectuelle, à l’anomie sociale, à la pandémie raciste, au tsunami incivil.
K. M.
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