Déchets nucléaires coloniaux : L’Algérie exige des actions concrètes de la France

Face aux défis environnementaux et aux impératifs de justice historique, la France devrait assumer ses responsabilités dans le nettoyage des déchets résultant des essais nucléaires réalisés dans le désert algérien. C’est ce qu’a affirmé, ce lundi, Salah Goudjil, président du Conseil de la nation. Lors d’une séance plénière au Sénat, M. Goudjil a déclaré que […] The post Déchets nucléaires coloniaux : L’Algérie exige des actions concrètes de la France appeared first on Le Jeune Indépendant.

Jan 20, 2025 - 23:05
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Déchets nucléaires coloniaux : L’Algérie exige des actions concrètes de la France

Face aux défis environnementaux et aux impératifs de justice historique, la France devrait assumer ses responsabilités dans le nettoyage des déchets résultant des essais nucléaires réalisés dans le désert algérien. C’est ce qu’a affirmé, ce lundi, Salah Goudjil, président du Conseil de la nation.

Lors d’une séance plénière au Sénat, M. Goudjil a déclaré que l’Algérie, fidèle à sa souveraineté et à son engagement en faveur des droits de ses citoyens, exige de la France des actions concrètes pour la décontamination des zones affectées, qui ont laissé des séquelles profondes sur l’environnement et la santé des populations locales et dont les effets continuent de se faire sentir aujourd’hui. Il a ainsi relevé que «les essais nucléaires constituent une tragédie environnementale et humaine qui ne peut être ignorée. La France, en tant que responsable direct, doit assumer toutes les conséquences de ses actes».   

Assurant que l’Etat restera ferme et déterminé sur ce dossier, il a également souligné que cette revendication s’inscrit dans une démarche plus large de justice historique et de réhabilitation des droits des victimes, rappelant que les populations de ces régions continuent de souffrir des radiations et de leurs effets à long terme. 

Ces déclarations ont été faites en marge d’une séance plénière tenue au Conseil de la nation, consacrée à la présentation et à la discussion d’un projet de loi modifiant et complétant la loi n° 01-19, relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets. Sous la présidence de M. Goudjil, la session a vu la participation de plusieurs membres du gouvernement, dont Nadjiba Djilali, ministre de l’Environnement et de la Qualité de vie, et Kaouter Krikou, ministre des Relations avec le Parlement.

 

Un projet de loi pour optimiser la gestion des déchets

A cette occasion, Mme Djilali a exposé les grandes lignes du projet de loi, insistant sur les ajustements nécessaires pour adapter le cadre législatif aux évolutions environnementales et économiques des deux dernières décennies.

Selon la ministre, « la nouvelle loi devra encourager le secteur privé à investir dans ce domaine pour créer des emplois », soulignant que ce projet renferme « une vision ambitieuse visant à construire une économie verte et à doter les prochaines générations d’outils efficaces leur permettant de préserver la santé publique et l’environnement ».

Ces amendements, a expliqué la ministre, interviennent après avoir constaté que les outils juridiques ne permettaient pas d’accompagner la transition vers une économie circulaire, en phase avec les évolutions survenues au cours des deux dernières décennies.

Les principales mesures incluses dans le texte concernent la mise en place d’une stratégie nationale pour une gestion intégrée des déchets, la création d’un système de numérisation pour le suivi et la gestion des déchets, l’introduction de principes fondamentaux de l’économie circulaire, comme la responsabilité élargie des producteurs et l’éco-conception, la réduction progressive de l’utilisation des plastiques à usage unique ainsi que l’élaboration de plans nationaux et provinciaux pour la gestion des déchets ménagers et spéciaux.

La ministre a également mis en avant l’importance de promouvoir des initiatives locales, telles que le tri sélectif et le recyclage, tout en soulignant le rôle clé des collectivités locales et de la société civile dans la réussite de cette transition écologique.

Après l’exposé de la première responsable du secteur, les débats ont porté sur plusieurs aspects, notamment  sur la nécessité d’une coordination renforcée entre les différents acteurs impliqués, notamment les ministères et les collectivités locales, l’urgence d’accélérer l’application des textes réglementaires nécessaires à la mise en œuvre de la loi, ainsi que l’importance de sensibiliser les citoyens à la gestion des déchets et de développer des programmes de formation pour les professionnels du secteur.

Les membres du Conseil de la nation ont également appelé à multiplier les efforts pour intégrer le secteur privé dans le processus, tout en assurant une meilleure traçabilité et une transparence accrue dans la gestion des déchets.

Dans sa réponse aux interventions des sénateurs, Mme Djilali a insisté sur le fait que « le projet de loi reflète une vision ambitieuse pour l’avenir environnemental de l’Algérie ». Elle a affirmé que la réussite de cette réforme repose sur une coopération étroite entre le gouvernement, le secteur privé et la société civile A la clôture de la séance, le président du Conseil de la nation a tenu à saluer la qualité des débats et a exhorté la commission compétente à intégrer dans son rapport final des recommandations concrètes pour accélérer l’application des dispositions de la loi.

Il a également rappelé que cette réforme s’inscrit dans le cadre des engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour instaurer une gouvernance respectueuse de l’environnement et conforme aux objectifs de développement durable. Il convient de noter que la séance de vote pour l’adoption de ce projet de loi est prévue jeudi prochain.

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