Détente
Donald Trump fait l’expérience douloureuse, depuis quelques mois, avec ses tentatives, jusqu’ici ratées, de mettre fin au conflit en Ukraine, que pour parvenir à un accord, toutes les parties impliquées doivent faire preuve d’une solide bonne volonté. Un sentiment que le président américain tente d’établir en usant de menaces, d’abord avec le président ukrainien et […]

Donald Trump fait l’expérience douloureuse, depuis quelques mois, avec ses tentatives, jusqu’ici ratées, de mettre fin au conflit en Ukraine, que pour parvenir à un accord, toutes les parties impliquées doivent faire preuve d’une solide bonne volonté. Un sentiment que le président américain tente d’établir en usant de menaces, d’abord avec le président ukrainien et maintenant avec le président russe. Mais la bonne volonté des uns et des autres reste incertaine. La même situation se pose dans le conflit coréen, où les autorités des deux pays du Nord et du Sud continuent à se montrer hostiles et peu enclins au dialogue. Toutefois, depuis le départ de l’ancien président sud-coréen et l’arrivée d’un nouveau dirigeant plus conciliant, une atmosphère légèrement moins tendue commence à se dessiner. L’armée sud-coréenne a ainsi déclaré hier avoir détecté des mouvements de troupes nord-coréennes en train de retirer des haut-parleurs de propagande utilisés pour diffuser des bruits perturbants le long de la frontière, quelques jours après que le nouveau gouvernement sud-coréen a effectué le même geste. «Les militaires sud-coréens ont détecté des troupes nord-coréennes en train de démonter des haut-parleurs de propagande dans certaines zones le long de la ligne de front depuis ce matin», a déclaré hier l’État-major interarmées sud-coréen dans un communiqué. «Il reste à confirmer si ces dispositifs ont été retirés dans toutes les régions, l’armée continuera à surveiller les activités connexes», ont-ils ajouté. Les deux pays avaient déjà cessé les émissions de propagande le long de la zone démilitarisée, après l’élection du président Lee Jae Myung, qui cherche à apaiser les tensions avec Pyongyang. Lundi, le ministère sud-coréen de la Défense a déclaré que le pays avait commencé à retirer les haut-parleurs comme une mesure pratique destinée à calmer les tensions avec le Nord. Arrivé au pouvoir début juin, le président a promis de tendre la main à Pyongyang, arguant que «quel qu’en soit le coût, la paix est préférable à la guerre». Son prédécesseur, Yoon Suk Yeol, qui maintenait une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang, avait commencé à diffuser de la K-pop et des bulletins d’information en réponse à une série de ballons remplis de déchets envoyés vers le Sud par Pyongyang. En représailles, le Nord avait peu après commencé à diffuser des bruits inquiétants le long de la frontière. En juin, Séoul avait cessé d’émettre de la propagande anti-Pyongyang. La Corée du Nord a dès le lendemain arrêté de diffuser les bruits qui perturbaient jour et nuit les habitants du Sud proches de la ligne de séparation. Les deux pays sont techniquement encore en guerre, la guerre de Corée de 1950-1953 s’étant terminée par un armistice et non par un traité de paix. Durant le premier mandat de Donald Trump, une détente inédite, fruit de négociations de paix historique entre Washington, Pyongyang et Séoul, avait fait naître l’espoir d’une réunification des deux Corées. Malheureusement, ces efforts avaient tourné court et par la suite les relations entre les deux nations voisines avaient connu un regain de tensions vivace. Reste à voir si le nouveau président sud-coréen montrera assez de bonne volonté pour convaincre le président du Nord de redonner une chance aux négociations de paix, surtout avec Donald Trump à la Maison-Blanche, ou si la baisse de tensions d’aujourd’hui ne sera une fois encore qu’éphémère.