Dinosaure

Il n’aura pas fallu attendre trop longtemps pour obtenir une réponse de la gauche française aux ambitions toujours aussi exacerbées de Jean-Luc Mélenchon concernant les élections présidentielles. Et si le patron des socialistes, Olivier Faure, a été accusé à maintes reprise de servir la soupe à La France Insoumise, il se montre aujourd’hui mordant avec […]

Déc 1, 2024 - 23:36
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Dinosaure

Il n’aura pas fallu attendre trop longtemps pour obtenir une réponse de la gauche française aux ambitions toujours aussi exacerbées de Jean-Luc Mélenchon concernant les élections présidentielles. Et si le patron des socialistes, Olivier Faure, a été accusé à maintes reprise de servir la soupe à La France Insoumise, il se montre aujourd’hui mordant avec le chef de file des Insoumis en appelant en ce début de semaine Jean-Luc Mélenchon à l’«humilité» après que ce dernier a quasiment fait acte de candidature vendredi en appelant à une candidature commune à gauche en cas d’élection présidentielle anticipée. «Ça suppose que chacun prenne sa part d’humilité. Et je veux bien entendre tout ce qu’on veut, mais je ne vois pas très bien au nom de quoi aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon serait le candidat naturel, ni même pourquoi son programme serait celui qui s’imposerait à tous», a déclaré Olivier Faure sur RTL et Public Sénat. Vendredi, le dirigeant des Insoumis a appelé à une candidature commune à gauche sur la base du programme Insoumis. «Je rappelle qu’il n’est pas arrivé en tête aux élections européennes, que nous sommes à égalité à l’Assemblée Nationale, que nous avons le deuxième groupe au Sénat et que nous dirigeons des collectivités locales dans toute la France», a rappelé Olivier Faure. Une manière de rappeler notamment que le candidat des socialistes aux Européennes, Raphaël Glucksmann, a fini devant la liste de Manon Aubry en juin dernier (13,8 % contre 9,9 %) et que les Insoumis ne comptent pas de sénateurs et ne dirigent pas de grandes villes. A l’Assemblée, les Insoumis comptent 71 députés contre 66 pour les socialistes. «Et donc ça suppose à un moment que chacun prenne conscience de ce qu’est sa force, sa place, et ne pas chercher à pérorer et à considérer qu’à lui seul il devrait s’imposer à tous les autres», a-t-il ajouté. Interrogé sur la rivalité ancienne, et potentiellement renaissante entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, le député de Seine-et-Marne a appelé à «faire émerger une nouvelle génération» plutôt qu’à «chercher à opposer les deux dinosaures de la vie politique à gauche». «On voit bien ce que l’un et l’autre veulent faire. Je les connais bien tous les deux, ils rêvent de rejouer le match des gauches irréconciliables», a-t-il développé, en référence à la proposition cette semaine de François Hollande, 70 ans, de débattre avec Jean-Luc Mélenchon, 73 ans. Olivier Faure, ne prend ainsi pas de gants avec LFI qui a toujours défendu contre vents et marées une nouvelle candidature de son chef, assurant que seul Mélenchon était capable de se hisser au second tour de la présidentielle et qu’aucune figure de gauche ne possédait aujourd’hui son charisme, ni le soutien populaire dont il jouirait, d’après ses collaborateurs. Ceux qui ne sont pas de cet avis sont d’ailleurs virés sans cérémonie du parti, à l’instar de son ancien bras droit, Alexis Corbière ou encore de Clémentine Autin ou même François Ruffin qui a, pour sa part, commis le plus grand des péchés en ne niant pas avoir des ambitions présidentielles. Etre traité de dinosaure par son allié, alors qu’il continue à rêver de l’Élysée, aura du mal à être ignoré par Mélenchon, dont la susceptibilité n’est plus à prouver et qui pourrait se lancer, comme il l’a fait depuis 2022 avec le patron des communistes, Fabien Roussel, dans une guerre sur les réseaux sociaux. Une guerre qui pourrait faire imploser le Nouveau Front Populaire, comme sa guerre avec Roussel avait fait imploser la Nouvelle Union Populaire et Sociale.

F. M.

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