Divisions
Après la présidentielle cauchemardesque de 2022, le parti de droite Les Républicains espérait qu’avec l’élection de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur qui jouit d’une importante popularité en ce moment auprès des Français, à la tête du parti, le mouvement allait enfin sortir du marasme et peut-être même créer la surprise lors de la prochaine élection […]

Après la présidentielle cauchemardesque de 2022, le parti de droite Les Républicains espérait qu’avec l’élection de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur qui jouit d’une importante popularité en ce moment auprès des Français, à la tête du parti, le mouvement allait enfin sortir du marasme et peut-être même créer la surprise lors de la prochaine élection présidentielle. Mais loin de l’union sacrée qui devrait prévaloir pour renforcer et porter le parti, des dissensions agitent encore une fois LR. En effet, Michel Barnier a été choisi, à la quasi-unanimité, lundi par Les Républicains, pour être candidat à la législative partielle dans la deuxième circonscription de Paris, avant d’être contrecarré par Rachida Dati. La ministre de la Culture a annoncé sa candidature, qu’elle présentera «quoi qu’il arrive», accusant l’ancien Premier ministre de se présenter pour servir des «ambitions présidentielles». Lui qui sur ses réseaux sociaux salue «une marque de confiance forte» de son parti. «Je veux contribuer à apporter de la sérénité dans le débat, de la constance dans les idées, de l’efficacité dans l’action et une voix forte», précise Michel Barnier, indiquant «ne pas avoir d’ambition municipale». «Ma détermination et mon énergie sont pour eux ! Paris ne peut pas souffrir de guerres d’ego qui me sont étrangères», a quant à elle lancé Rachida Dati au Parisien – Aujourd’hui en France avant même l’officialisation de la candidature de Michel Barnier. Deux candidatures qui pourraient fracturer la droite dans cette élection, organisée suite au départ forcé de Jean Lassucq, ses comptes de campagne ayant été déclarés inéligibles par le Conseil constitutionnel. La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, note que «la droite a besoin d’union». «Barnier à l’Assemblée et Dati aux municipales à Paris», écrit la candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle. Othman Nasrou qualifie Michel Barnier d’«excellent candidat», rappelant qu’il a été «investi à l’unanimité». «Il y a un temps pour chaque chose. Nous avons une élection partielle qui arrive. Il y a des discussions qui vont démarrer maintenant», détaille le secrétaire général des Républicains. Toutefois, Dati garde des soutiens et via un communiqué, LR indique que la sénatrice Agnès Evren, présidente de la fédération de Paris «conduira les discussions avec Rachida Dati pour bâtir une liste de rassemblement au service des Parisiens». Du côté des macronistes, le député Karl Olive a, lui, partagé son «soutien à Rachida Dati», estimant qu’il s’agit d’une «femme de terrain» et d’une «ministre brillante». La députée Horizons Naïma Moutchou, vice-présidente de l’Assemblée nationale, souligne de son côté le parcours de Rachida Dati qui «force l’estime» et pointe «son engagement». «Dans cette législative partielle, je la soutiens personnellement», écrit Naïma Moutchou. Cette division de la droite pourrait profiter à la gauche qui avait réussi la surprise de se glisser au second tour l’an dernier dans cette circonscription, considérée comme «imperdable» pour la droite. Les socialistes doivent officialiser leur candidat prochainement. Mais pour la droite, au-delà de l’embarras que cette situation crée, elle démontre surtout que l’ancien parti présidentiel est incapable de marcher à l’unisson et que même pour des élections mineures les divisions continuent à déchirer LR. Qu’en sera-t-il alors de la campagne pour la présidentielle où de nombreux candidats se sont déjà annoncés intéressés ? Les divisions briseront-elles l’élan apporté par la popularité de Retailleau pour 2027, condamnant le parti à une nouvelle course à la présidentielle soldée par un échec.