Donald Trump, mensonge et post-vérité : Comment Washington démantèle le système multilatéral 

Depuis son retour aux affaires, le président américain Donald Trump s’est évertué à tordre les mécanismes du multilatéralisme au nom de son slogan America First. Cette priorité quasi égoïste des Etats-Unis sur organisations internationales dans lesquelles Washington a toujours eu le dernier mot, au nom de la puissance hégémonique régulatrice du multilatéralisme, devient avec le promoteur de MAGA, Make America Great Again, un alibi qui ouvre la voie à tous les excès.

Que ce soit dans l’affaire ukrainienne, mais surtout celle de Gaza, les États-Unis continuent d’abuser de leur mandat de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, faisant valoir leurs propres intérêts et ne remplissant pas leur mission d’État garant de la stabilité internationale. Cette posture vient de se réaliser une fois de plus à la lumière de l’agression sioniste contre l’Iran.

Passé maître dans l’art du mensonge, le président Trump souffle le chaud et le froid et promeut cette posture opportuniste en stratégie d’Etat.  Ainsi, dès son premier jour, le président Trump a commencé à prendre des mesures, élaborées par son équipe au nom du slogan MAGA, pour modifier sérieusement les approches de la Maison-Blanche en matière d’agenda intérieur et extérieur. Washington a commencé à promouvoir ses intérêts de manière plus agressive sur la scène internationale, y compris au sein du système des Nations Unies.

Conformément donc à ses promesses électorales, Donald Trump a entamé sa seconde présidence en mettant en avant quelques points saillants de son programme : protectionnisme, unilatéralisme, fait accompli, mensonge et post-vérité, toute la panoplie de Trump 2.0 a été mise en branle pour tracer les contours de la ligne de conduite à tenir face au monde, et très souvent, contre le reste du monde. 

Se précipitant pour satisfaire les aspirations internes de son électorat en matière d’agenda intérieur (diminution du nombre de migrants illégaux, incapacité de l’administration Biden à faire face aux catastrophes naturelles, stagnation économique et montée en flèche de la dette publique, lutte inefficace contre la pandémie de COVID-19), le président Trump a commencé à mettre en œuvre sa devise « l’Amérique d’abord » en politique étrangère. 

Le système multilatéral, première cible de Trump

Sa première cible, le système multilatéral. Donald Trmp a critiqué l’ONU et d’autres organisations internationales pour leur inefficacité et leur sous-estimation des besoins de sécurité des États-Unis. Il a déclaré que ces structures ne devraient pas s’exprimer lorsqu’il était question du droit de Washington à la défense et à l’application de la loi. Telle était sa position concernant la volonté de la Maison-Blanche d’ignorer le droit international et d’utiliser cyniquement les organisations internationales pour atteindre les objectifs américains.

La mise au pas du système des Nations unies par l’Amérique de Trump se résume à la question palestinienne et l’agression sioniste contre Gaza. Washington, tout en déclarant urbi et orbi vouloir parvenir à un cessez-le-feu, entreprend en réalité de bloquer toute tentative de résolution du conflit, par la conclusion d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Les résolutions bloquées par les Etats-Unis au Conseil de sécurité et également au sein de l’Assemblée générale sont la parfaite illustration du mensonge officiel de l’administration américaine conduite par Donald Trump.

Autre exemple de l’autoritarisme unilatéral américain, l’affaire du changement climatique et la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Au cours de son premier mandat, Donald Trump a quitté l’accord de Paris sur le climat, mais Joe Biden l’a repris. Après son retour à la Maison Blanche, Trump a mis fin à cette histoire dans l’intérêt, argumente-t-il, de l’industrie américaine qui n’était pas désireux d’obtenir des sources d’énergie vertes et propres. Cela signifie que les États-Unis doivent prendre des mesures pour modifier le format des organisations internationales en fonction des priorités de Washington.

Tout en déclarant l’importance des efforts communs pour former un ordre mondial juste et des engagements pour atteindre les ODD, l’administration Trump a mobilisé tous les alliés occidentaux, aggravé la guerre commerciale et déclenché une campagne de sanctions à grande échelle. Tout cela a eu un impact négatif sur les pays européens et conduit à une fragmentation accrue de l’économie internationale. Le fameux D-Day de Trump, soit l’imposition des taxes sur la majorité des pays de la planète a non seulement approfondi la fracture entre Washington et ses alliés européens, il a institué un système de stratification des relations économiques internationales en offrant aux Américains la possibilité de pratiquer le raquet à grande échelle. Là aussi, c’est un mensonge planétaire distillé par le président Trump.  

De telles actions sont en contradiction avec les objectifs 1 et 10 des ODD – éradication de la pauvreté et réduction des inégalités. Les pratiques néocoloniales occidentales ne touchent pas les États du Sud en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Les sanctions illégales, les nombreuses mesures protectionnistes et les obstacles à l’accès aux nouvelles technologies contredisent les principes de partenariat égalitaire et constituent d’énormes obstacles à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies. 

L’alignement de l’administration américaine sur l’entité sioniste dans sa guerre contre l’Iran est un autre exemple, des plus éloquents, quant à la fuite en avant du président américain et le peu de considération qu’ont les Etats-Unis aux institutions multilatérales internationales. Une posture qui risque de conduire le monde à l’abime et au désordre.

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