Énième appel au dialogue avec l’Algérie : Le discours trompeur de Mohamed VI

A l’occasion de la célébration de la Fête du Trône coïncidant avec le 29 juillet, le Roi du Maroc Mohamed VI a réitéré sa « main tendue » aux « frères algériens ». » En ma qualité de Roi du Maroc, ma position est claire et constante : le peuple algérien est un peuple frère que des attaches humaines et historiques séculaires lient au peuple marocain, particulièrement par la langue, la religion, la géographie et le destin commun. », a en effet indiqué le souverain marocain, qui est apparu faible lors de ce discours. Dans un contexte de tensions autour du Sahara occidental, il a plaidé pour une solution sans « vainqueur ni vaincu » et a réaffirmé une position qu’il dit « claire et constante » : le Maroc est disposé à « un dialogue franc et responsable (…) portant sur les différentes questions en souffrance entre les deux pays ».Ce n’est pas la première fois que le roi du Maroc lance un appel de réconciliation avec l’Algérie. En 2022, il avait fait quasiment le même appel et avait tenté de se dédouaner des attaques des trolls marocains contre l’Algérie. « Nous n’avons aucune envie de porter atteinte à l’Algérie », avait-il affirmé. Mais comme souvent, les mauvaises intentions sont drapées de déclarations mielleuses. Car, tout le monde sait que les attaques venant des sites et pages des réseaux sociaux marocains sont au moins inspirées par les autorités et les services marocains. Ces attaques, souvent groupées et dirigées autant contre des responsables algériens qu’en direction de certains institutions et établissements du pays, sont évidemment téléguidées par les autorités marocaines. Cela a été prouvé à maintes reprises à l’image du scandale Pégasus, ce logiciel israélien qu’utilisait le pouvoir marocain pour espionner des personnalités du monde entier, de France, d’Espagne, mais aussi d’Algérie où des téléphones de responsables étatiques et de certains opposants étaient espionnés. Dans quels buts ? Il ne s’agit évidemment pas d’une opération vertueuse, mais d’une attaque inamicale. Au-delà de ce fait, la main tendue de Mohamed VI est hypocrite à plus d’un titre. D’abord parce que si les déclarations du souverain marocain, de plus en plus absent de la scène politique de son pays, sont bienveillantes, les actes de son gouvernement et des services de son pays démontrent le contraire : les raisons qui ont poussé les autorités algériennes à couper les relations avec le Royaume du Maroc sont toujours là : notre voisin de l’Ouest continue d’envoyer d’énormes quantités de drogues vers l’Algérie et protège les contrebandiers. Pire, il a tissé une alliance avec Israël dans le but de déstabiliser, ou du moins, menacer son voisin de l’Est. À cela s’ajoutent les tentatives de torpiller tout ce que veut faire l’Algérie dans les pays du Sahel. Par des ruses et des opérations de corruption, le Maroc pousse les dirigeants des pays du Sahel, souvent des putschistes, à renier leurs engagements pris avec la communauté internationale rien que pour satisfaire Rabat. Devant cette situation, il est difficile d’imaginer que les autorités algériennes puissent répondre favorablement à la « main tendue » de Mohamed VI qui, aussitôt ce discours mielleux lancé, va replonger dans une longue hibernation laissant son gouvernement reprendre ses actes inamicaux contre l’Algérie.

Akli Ouali

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