Entretien Tebboune-Aoun : La reconstruction du Liban au centre des discussions

Investi en janvier dernier après deux années de vacance du pouvoir, le président libanais a effectué une visite-éclair en Algérie. Arrivé dans l’après-midi du mardi, il a quitté Alger dans la journée du mercredi. Selon des sources libanaises, Joseph Aoun, qui a été reçu à son arrivée dans la capitale algérienne par Abdelmadjid Tebboune, a évoqué en plus des questions liées à la coopération bilatérale, la « problématique » de la reconstruction du Liban. Tout en soulignant l’importance d’un renforcement de la coopération entre les deux pays, dans la perspective d’un « monde arabe plus fort et plus solidaire », en insistant particulièrement sur l’aspect historique des relations entre le Liban et l’Algérie, le président libanais a « listé les domaines de coopération entre Beyrouth et Alger, notamment dans l’énergie et tous les secteurs économiques ». Le quotidien libanais, « L’Orient-Le jour » a rappelé que le Liban et l’Algérie « entretiennent des relations diplomatiques amicales, mais leurs échanges commerciaux restent limités ». La même source a évoqué l’affaire du fuel défectueux, un scandale dans lequel ont été impliqués de nombreux responsables libanais, mais a rappelé le geste remarqué de l’Algérie, qui n’avait pas hésité à soutenir le Liban, en procédant en août 2024 à l’envoi d’une première cargaison de 30.000 tonnes de fuel destinée à faire redémarrer les centrales électriques du pays et lui éviter de rester plongé dans le noir. La décision a été prise par le président Abdelmadjid Tebboune après l’annonce de l’arrêt des centrales gérées par le fournisseur public d’électricité du Liban. Il est à rappeler qu’en novembre 2024, « au plus fort de la guerre entre le Hezbollah et Israël, une délégation de médecins algériens s’est rendue pendant deux semaines au Liban pour réaliser des opérations chirurgicales dans les hôpitaux », a cité le quotidien libanais. A propos de la reconstruction du Liban, Joseph Aoun a insisté pour dire que cette fois l’Etat libanais n’acceptera pas que « le temps perdu ou les mauvaises décisions détruisent les espoirs des habitants de revenir sur leur terre et d’y vivre dans la dignité ». Le Liban a obtenu début juin un prêt de 250 millions de dollars de la Banque mondiale et lancé, en partenariat avec des agences des Nations unies, des projets d’une valeur de plus de 350 millions de dollars destinés au sud du pays. La Banque mondiale a évalué à 11 milliards de dollars la facture totale des dégâts dans les régions touchées par les bombardements israéliens. Dans ce registre, la France, qui considère toujours le Liban comme sa chasse gardée, s’est engagée la semaine dernière à contribuer à hauteur de 88 millions de dollars. De son côté, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie demeure toujours solidaire du peuple libanais, quelles que soient les conditions, « s’engageant à peser autant que possible dans la prochaine décision du Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement de la Force intérimaire de l’ONU au Liban ».

Mohamed Mebarki

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