Ils pourrissent le quotidien des habitants : Le tramway encerclé par les motards du chaos à Sétif
Du côté de la capitale des Hauts Plateaux, le quotidien des usagers du réseau routier vire au cauchemar. Les différents coins de l’agglomération, notamment le long de l’itinéraire du tramway, censé incarner modernité et sécurité, des motards, souvent sans casque et en infraction flagrante, sèment la terreur. Entre feux tricolores grillés, sens interdits bravés et […] The post Ils pourrissent le quotidien des habitants : Le tramway encerclé par les motards du chaos à Sétif first appeared on L'Est Républicain.

Du côté de la capitale des Hauts Plateaux, le quotidien des usagers du réseau routier vire au cauchemar. Les différents coins de l’agglomération, notamment le long de l’itinéraire du tramway, censé incarner modernité et sécurité, des motards, souvent sans casque et en infraction flagrante, sèment la terreur. Entre feux tricolores grillés, sens interdits bravés et agressivité constante, l’anarchie est reine. Un phénomène qui s’intensifie avec l’arrivée de l’été. Le tramway, synonyme de progrès urbain et de solution durable aux problèmes de mobilité, voit son environnement immédiat transformé en un véritable terrain d’affrontement. Une horde de motocyclistes, souvent très jeunes, évolue sans foi ni loi sur son itinéraire, ignorant délibérément les règles les plus élémentaires du code de la route. Feux tricolores grillés, sens interdits franchis, carrefours traversés à toute allure, les motards imposent une loi de la jungle sur l’asphalte. Ce comportement, déjà problématique le reste de l’année, devient incontrôlable durant la saison estivale. Les longues journées, la densité du trafic et l’absence de contrôle rigoureux aggravent la situation. Ces jeunes pilotes du chaos, pour la plupart sans immatriculation visible, circulent en meutes. Ils investissent le réseau routier ainsi que les rails du tramway, prennent de vitesse les rames en circulation, et parfois même, n’hésitent pas à slalomer dangereusement entre les stations et les poteaux de signalisation. Le phénomène inquiète autant qu’il agace. Les automobilistes, mais aussi les piétons et les riverains des quartiers traversés, se disent excédés. « Ce n’est plus un axe de transport, c’est devenu un circuit de rodéo ! », déclare un conducteur de taxi, visiblement las. « Ils vous klaxonnent, vous insultent, vous menacent… Et si vous osez leur faire une remarque, vous risquez d’être agressé ». Plus grave encore, plusieurs incidents ont été recensés ces derniers mois : collisions avec des véhicules, accrochages avec des piétons. Les motards, incontrôlables, font comme si la route était une propriété privée. En dépit des contrôles policiers, les adeptes du rodéo persistent et signent. Les usagers s’interrogent : pourquoi ne pas multiplier les opérations de saisie des engins non conformes, notamment en été ? D’autant que le phénomène prend, en cette période particulière, une tournure inquiétante sur le plan de la sécurité publique.
« Un vacarme infernal »
Certains de ces motards sont à la fois arrogants et menaçants, utilisant leur deux-roues pour imposer leur loi dans les ruelles ou sur les rails du tramway, où il n’est pas possible de placer un vigile à chaque centimètre. Les habitants du centre-ville et des autres quartiers se plaignent d’une recrudescence des nuisances sonores et d’un climat d’insécurité. « Chaque soir, c’est un vacarme infernal. On entend les moteurs rugir, les klaxons, les cris… Ce n’est plus vivable. Mieux, les trottinettes conduites parfois par des enfants ne dépassant guère les douze ou treize ans en rajoutent une couche. Il faut prendre le taureau par les cornes tant qu’il est temps. Cette situation ne peut plus durer. Ne mesurant pas les conséquences de leurs gestes et actes, les deux-roues transforment l’itinéraire du tramway en un parcours de rodéo à la tombée de la nuit », témoignent, non sans inquiétude, des habitants de la rue de Constantine. Face à cette dérive inquiétante, les appels à la fermeté se multiplient. Les citoyens demandent un retour de l’ordre, la présence dissuasive des forces de l’ordre aux abords du tramway, l’installation d’un dispositif spécial et la mise en place de sanctions exemplaires pour les contrevenants récidivistes. « Il en va de la quiétude des citoyens et de la sécurité de tous. On ne peut pas laisser une minorité imposer sa loi et transformer notre ville en zone de non-droit. Ces gens se permettent non seulement le ‘’luxe’’ de défier le code de la route mais aussi d’agresser les autres usagers, lesquels ne sont pas à l’abri d’une agression physique. Il est donc grand temps pour les autorités locales, les services de sécurité et les responsables de la direction des Transports et de la commune de Sétif de se pencher sérieusement sur ce phénomène qui menace l’équilibre et la quiétude. Car à ce rythme, les motards finiront par prendre le dessus et envenimer l’atmosphère en ville, connaissant durant la saison estivale un afflux considérable de visiteurs et de touristes en quête de calme et de repos », s’indigne un retraité croisé à proximité de la station du tramway située en face du lycée Mohamed Kerouani, l’autre point névralgique d’une cité éclaboussée par l’inconscience et l’irresponsabilité des deux-roues.
Kamel Beniaiche
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