Manifestations dans plusieurs villes: la rue marocaine défie le Makhzen

Que se passe-t-il au Maroc ? Depuis une semaine, le royaume marocain est secoué par une vague de manifestations et de protestations. Ces mouvements de colère ont surgi suite à une accumulation de revendications sociales et politiques qui dure depuis plusieurs mois. Le déclic semble être l’affaire scandaleuse de la mort de plusieurs femmes dans un […] The post Manifestations dans plusieurs villes: la rue marocaine défie le Makhzen appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 30, 2025 - 20:32
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Manifestations dans plusieurs villes: la rue marocaine défie le Makhzen

Que se passe-t-il au Maroc ? Depuis une semaine, le royaume marocain est secoué par une vague de manifestations et de protestations. Ces mouvements de colère ont surgi suite à une accumulation de revendications sociales et politiques qui dure depuis plusieurs mois. Le déclic semble être l’affaire scandaleuse de la mort de plusieurs femmes dans un hôpital public à Agadir dans le sud du pays. Ces décès ont créé un véritable choc au sein de l’opinion publique et provoqué une grogne qui s’est cristallisée dans des mouvements populaires et sociaux, qui se poursuit toujours.

Les derniers mouvements ont fait suite à des appels lancés et partagés à grande échelle sur les réseaux sociaux. Génération Z 212 est le nom donné au mouvement par ses initiateurs sur la plateforme numérique Discord. Plusieurs milliers de Marocains, des jeunes pour la majorité, sont sortis dans plusieurs villes du Royaume réclamer des réformes et contester les politiques menées par le gouvernement marocain.

Ces manifestations ont été violemment réprimées par les services de sécurité du makhzen. Selon des témoignages, répercutés par des médias locaux et étrangers, il y aurait des centaines d’arrestations à travers le Maroc. Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos documentent les arrestations musclées des forces de l’ordre contre les manifestants en train de s’exprimer devant les caméras des médias et devant des sièges des administrations ou des organismes gouvernementaux.

Selon des observateurs, il semble que ce mouvement populaire s’ inscrit dans la durée, et prend de l’ampleur de jour en jour. Le gouvernement marocain s’est refusé à toute déclaration, et n’a pas livré à la presse le moindre détail sur ce mouvement populaire. Hier, une soixantaine de jeunes ont été interpellés à Rabat uniquement, lors d’une manifestation organisée par le collectif G Z 212. Ces manifestants réclamaient de meilleurs services de santé et d’éducation. On ne connaît pas encore le nombre des arrestations dans les autres villes, certains avancent des chiffres dépassant les 500.

« Le peuple veut la santé, l’éducation et qu’on lui rende des comptes », scandaient les manifestants, réclamant aussi le départ du premier ministre Aziz] Akhannouch. « Les stades sont là, mais où sont les hôpitaux ? », criaient d’autres protestataires dans une allusion à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) organisée en fin d’année au Maroc et au Mondial 2026 co-organisé avec l’Espagne et le Portugal.

Les forces de police sont mobilisées depuis plusieurs jours et tentent d’interdire tout rassemblement dans le centre de la capitale marocaine.

Selon Hakim Sikouk, président de la branche locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), « il y a plus de soixante arrestations à Rabat » et d’un nombre non précisé dans d’autres villes, comme Casablanca, Agadir, Oujda et Meknès. Plusieurs dizaines d’autres jeunes ont comparu hier devant le procureur général.

Cette vague de protestation qui réclame des réformes dans les secteurs de l’éducation et la santé intervient quelques semaines après le décès de huit femmes dans un hôpital public à Agadir.

Il faut souligner que le collectif Gen Z 212, dont les fondateurs sont inconnus, est apparu récemment par des appels à manifester sur des réseaux comme Discord. Il se décrit comme un « espace de discussion » sur « des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption ».

Dans ce pays, les observateurs ne cessent d’évoquer les inégalités sociales de plus en plus croissantes, la crise économique amplifiée par l’inflation galopante, le chômage endémique et la résurgence de fléaux sociaux. Cette situation s’est aggravée par la répression policière, les interdictions, les interpellations et l’absence des libertés publiques. De plus, la crise économique et sociale est collée aux dérives du régime dans sa politique forcenée de normalisation avec l’entité sioniste, en dépit du refus de la majorité de la population marocaine et sa solidarité avec le peuple palestinien.

 

 

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