Israël-Iran : l’inquiétante révélation d’un proche conseiller du président russe

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Juin 16, 2025 - 09:14
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Israël-Iran : l’inquiétante révélation d’un proche conseiller du président russe

Par Khaled Boulaziz – Sous un silence assourdissant des chancelleries occidentales, une déclaration pour le moins déroutante s’est frayé un chemin dans les médias alternatifs. Selon le philosophe russe Alexandre Douguine, Israël envisagerait, en cas d’échec de l’opération militaire en cours contre l’Iran et ses alliés, de mettre en œuvre ce qu’il nomme l’«Option Samson», une stratégie fondée sur l’usage ouvert d’armes nucléaires contre des cibles régionales, voire sur le recours à des dispositifs radioactifs à l’intérieur même de son territoire.

Au-delà du sensationnalisme, c’est un tournant doctrinal que suggère cette hypothèse : celui d’une dissuasion qui ne se limite plus à la survie, mais embrasse la destruction mutuelle comme horizon politique conscient et revendiqué.

Une rhétorique de l’irrémédiable

Dans la tradition biblique, Samson fait s’effondrer le temple sur lui-même et ses ennemis. Transposé à l’échelle géopolitique, ce mythe devient une allégorie d’autant plus inquiétante lorsqu’un Etat nucléaire en fait une figure de sa propre doctrine militaire.

Depuis plusieurs décennies, Israël refuse officiellement de reconnaître son arsenal nucléaire, tout en entretenant une ambiguïté calculée. Le simple fait que des voix israéliennes – ministérielles, selon Douguine – évoquent aujourd’hui la possibilité de frapper des capitales européennes en cas de reconnaissance de la Palestine constitue un franchissement de seuil : celui où le recours au nucléaire quitte le registre défensif pour entrer dans le chantage politique explicite. S’il s’agit de propagande, elle n’en est pas moins révélatrice. S’il s’agit d’une fuite réelle, elle confirme la montée d’un désespoir stratégique à Jérusalem.

L’échec d’une stratégie régionale

Depuis octobre 2023, Israël affronte simultanément plusieurs fronts : à Gaza, où les bombardements intensifs ont provoqué des milliers de morts civils ; au Liban, où le Hezbollah maintient la pression au nord ; au Yémen, où les Houthis affirment leur solidarité militaire avec la cause palestinienne ; et surtout en Iran, accusé de soutenir ces divers acteurs par l’intermédiaire de la Force Qods.

L’opération Lion Emergent serait, selon les fuites relayées, une tentative israélienne de porter des coups décisifs : assassinats ciblés de cadres militaires iraniens, actes de sabotage, liquidation de Hassan Nasrallah. Mais le front tient. Et l’enlisement engendre une escalade dans le discours, prélude possible à une escalade dans les faits.

Les Etats-Unis : fracture intérieure et désengagement partiel

À Washington, l’alliance israélo-américaine, longtemps pensée comme indéfectible, traverse sa plus grave remise en question depuis la guerre de 1982 au Liban. La droite populiste issue du trumpisme, désormais majoritaire dans certains Etats-clés, refuse catégoriquement une implication directe dans une guerre israélo-iranienne. L’émergence de figures technocratiques comme Elon Musk, qui utilisent leurs plateformes pour relayer, parfois subtilement, une rhétorique non interventionniste, marque une mutation. Les élites néoconservatrices, incarnées par Lindsey Graham, apparaissent de plus en plus isolées.

Parallèlement, des actes de violence politique se multiplient dans les milieux progressistes : le mouvement «No Kings!» farouchement opposé à la concentration du pouvoir exécutif, serait lié, selon certaines sources, à l’assassinat de deux sénateurs du Minnesota. Un tel contexte affaiblit la capacité des Etats-Unis à jouer leur rôle traditionnel de garant stratégique pour Israël.

Une réorganisation du bloc islamique ?

Dans le reste du monde, les déclarations se durcissent. Le Pakistan, seul pays musulman officiellement doté de l’arme nucléaire, a explicitement prévenu qu’une attaque nucléaire israélienne contre l’Iran entraînerait une riposte immédiate. L’Arabie saoudite, après avoir prudemment entamé une normalisation avec Tel-Aviv sous les auspices de l’administration Trump, semble avoir infléchi sa position.

On assiste à la reconfiguration rapide d’un arc géostratégique allant de Téhéran à Riyad, incluant potentiellement Ankara et Islamabad autour d’un consensus négatif : refuser la primauté militaire israélienne. Non pas par affinité idéologique, mais par lecture pragmatique des rapports de force.

Le délitement du cadre multilatéral

L’ONU, quant à elle, reste spectatrice, marginalisée par les divisions du Conseil de sécurité. L’Union européenne, affaiblie par ses contradictions internes, n’a pas de politique étrangère unifiée face à Israël. Certaines de ses capitales – Madrid, Dublin, Oslo – ont reconnu la Palestine. D’autres continuent de vendre des armes à Tsahal.

Face à une menace existentielle posée par l’un de ses partenaires, l’UE se contente de communiqués creux. Pourtant, l’idée qu’un Etat tiers puisse envisager de frapper l’Europe pour des raisons diplomatiques devrait constituer un casus belli moral, si ce n’est juridique.

Une rupture paradigmatique

L’éventualité d’un recours nucléaire offensif ne peut être banalisée. Elle représente une rupture fondamentale dans la hiérarchie des normes internationales. Depuis Hiroshima et Nagasaki, l’usage de l’arme nucléaire s’est accompagné d’une retenue stratégique, fût-elle hypocrite. Israël, en agitant la menace d’un suicide global, introduit une forme de nihilisme stratégique que seule la communauté internationale pourrait désamorcer, à condition de le vouloir.

Car c’est bien là que réside le danger : l’indifférence croissante des opinions publiques face à la rhétorique de l’anéantissement, comme si celle-ci faisait désormais partie du bruit de fond normalisé du XXIe siècle.

K. B.

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