L’expansionnisme décomplexé de Trump
A moins de vingt jours désormais de l’intronisation de Donald Trump, on comprend qu’on soit en plein dans le compte à rebours, et qu’il ne se passe plus de jour qui ne soit aussitôt déduit de ceux qui restent. Le 20 janvier pourtant il ne se passera rien, rien que la cérémonie d’investiture sur l’escalier […]
A moins de vingt jours désormais de l’intronisation de Donald Trump, on comprend qu’on soit en plein dans le compte à rebours, et qu’il ne se passe plus de jour qui ne soit aussitôt déduit de ceux qui restent. Le 20 janvier pourtant il ne se passera rien, rien que la cérémonie d’investiture sur l’escalier du capitole, à laquelle Trump aurait voulu qu’assiste tout le gotha du monde. Il avait pensé à inviter le président chinois, peut-être même l’a-t-il fait, mais le fait est certain, Xi Jinping n’y sera pas. Ni non plus le président russe, mais lui de toute façon ne pourrait faire le déplacement sans s’exposer à un grand danger, celui d’être arrêté, pour cause de mandat d’arrêt international délivré contre lui par la Cour pénale internationale, il y a de cela quelque temps déjà. Benjamin Netanyahou, pourtant lui aussi dans le même cas, y sera lui, sans courir aucune mésaventure quant à lui. On ne pourrait en dire autant des juges qui s’en sont pris à lui, la Chambre des représentants ayant conçu l’idée de les interdire de séjour aux Etats-Unis. Ainsi donc, dans ce pays, ce n’est pas l’accusé qui risque l’arrestation mais l’accusateur. Le monde à l’envers. On ne sait qui des principaux dirigeants y seront, et qui par contre brilleront par leur absence. Ce jour-là chronique politique et chronique mondaine se confondront ; les mêmes plumes se fendront l’une de l’autre.
A une encablure de l’événement, on sait un peu plus sur le programme de politique étrangère du deuxième mandat de Donald Trump. On le connaît tellement bien qu’on peut le résumer en un seul mot : expansionnisme, un synonyme d’impérialisme. Non pas expansion économique, mais expansion territoriale. Trump s’est mis dans l’idée d’annexer le Groenland, territoire danois, mais pas seulement, puisqu’il envisage aussi de faire du Canada le 51e Etat des Etats-Unis. Et ce n’est pas tout, il veut également reprendre le contrôle du canal du Panama, et sinon s’emparer du Golfe du Mexique, du moins changer son nom en Golfe d’Amérique. Dernièrement, il donnait une conférence de presse dans sa résidence de Floride. Un journaliste lui demande s’il irait jusqu’à s’emparer militairement du Groenland, voulant dire dans le cas où les Danois se refuseraient à le lui vendre. Il répond qu’il n’exclut rien. On ne lui demande pas s’il envisage la manière forte s’agissant du Canada, si par hasard les Canadiens se refusent obstinément à devenir américains. Aurait-il fait la même réponse que pour le Groenland ? La crise avec le Canada aurait commencé dès ce moment. Interrogé sur CNN, le Premier ministre démissionnaire canadien, présent aux Etats-Unis pour assister aux obsèques de Jimmy Carter, sur le fait de savoir si les calculs de Trump concernant son pays étaient pour quelque chose dans sa double démission, et de la tête du gouvernement et de celle de son parti, Justin Trudeau a répondu que ça n’avait rien à voir. Il n’a pas été convaincant cependant. On ne s’explique toujours pas cette hâte chez lui de quitter la scène dans le même temps que Trump s’apprête à faire son entrée. Simple coïncidence que cette sortie et que cette entrée ? Trudeau a cependant bien insisté sur le fait que les Canadiens entendent rester ce qu’ils sont, et que les Etats-Unis et le Canada ne sont jamais aussi forts que lorsqu’ils frappent ensemble mais marchent séparément.
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