Pourparlers
Les autorités ukrainiennes ont jusqu’au bout refusé de croire à la possibilité d’une victoire de Donald Trump à la dernière présidentielle américaine, préférant tout miser sur une victoire de la candidate démocrate, la vice-présidente Kamala Harris. Cette dernière, qui soutient inconditionnellement la cause de Kiev face à Moscou, qu’elle traite en ennemi, était donc le […]
Les autorités ukrainiennes ont jusqu’au bout refusé de croire à la possibilité d’une victoire de Donald Trump à la dernière présidentielle américaine, préférant tout miser sur une victoire de la candidate démocrate, la vice-présidente Kamala Harris. Cette dernière, qui soutient inconditionnellement la cause de Kiev face à Moscou, qu’elle traite en ennemi, était donc le choix parfait des Ukrainiens. Surtout que Donald Trump a fait campagne pour un arrêt des aides financières en direction de l’Ukraine et d’un dialogue franc avec le Kremlin pour trouver une issue au conflit armé qui a débuté il y a près de trois ans. Et si Trump a déjà eu l’occasion de parler au président Volodymyr Zelensky à de nombreuses reprises déjà, il a affirmé ce jeudi qu’il était en train de préparer une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine. «Il veut qu’on se rencontre, et nous sommes en train d’organiser ça», a déclaré le président américain élu avant une réunion avec des gouverneurs républicains dans sa résidence de Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride. «Le président Poutine veut qu’on se rencontre, il l’a même dit publiquement, et nous devons en finir avec cette guerre qui est un véritable gâchis», a ajouté le milliardaire conservateur. Le Kremlin a confirmé hier que Vladimir Poutine était «ouvert au contact» avec Donald Trump, sans condition préalable, et a salué sa volonté de «résoudre les problèmes par le dialogue». «Le président a déclaré à plusieurs reprises qu’il était ouvert au contact avec les dirigeants internationaux, y compris le président des États-Unis, y compris Donald Trump», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Aucune condition n’est requise, ce qui est nécessaire c’est un désir mutuel et une volonté politique de résoudre les problèmes par le dialogue», a-t-il poursuivi, prêtant justement cette qualité au président élu américain. Lors de sa séance annuelle de questions-réponses télévisée, le 19 décembre, Vladimir Poutine s’était dit prêt à rencontrer Donald Trump «à n’importe quel moment». «Si nous rencontrons un jour le président élu Trump, je suis sûr que nous aurons beaucoup de choses à nous dire», avait-il lancé. Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a promis lors de sa campagne électorale de mettre un terme «en 24 heures» à la guerre en Ukraine, et a déjà appelé à un «cessez-le-feu immédiat» et à des pourparlers. Européens et Ukrainiens craignent qu’il puisse forcer Kiev à des concessions majeures et accorder une victoire géopolitique au Kremlin. Sous la présidence du démocrate Joe Biden, les États-Unis ont été le principal soutien de l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022, fournissant une aide militaire de plus de 65 milliards de dollars. Dans la crainte de voir ses alliés américains le déserter prochainement, le président ukrainien s’est rendu en Allemagne pour réclamer plus d’aide et des troupes occidentales avant «le nouveau chapitre» Trump. Reste à voir quelle sera la position effective du président américain lorsqu’il prendra ses fonctions dans dix jours, s’il sera capable comme il l’a promis de régler la guerre russo-ukrianienne, mais surtout de gérer cette situation de façon à satisfaire toutes les parties en conflit, pour éviter une fois encore de subir les mêmes attaques qu’il y a huit ans, l’accusant de collusion avec le Kremlin.
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