Maroc : des hôtels trop chers pour les touristes ?

En 2024, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes internationaux, ce qui le place à la tête des destinations africaines. Toutefois, la politique touristique du Maroc est vivement critiquée au sein de la chambre basse du Parlement.

Lors d’une séance consacrée aux questions au gouvernement, la députée Fatima Tamni, de la fédération de la gauche démocratique, a vigoureusement dénoncé les prix exorbitants de certains hôtels au Maroc, soulignant que le tourisme ne doit pas être « limité à de simples chiffres ».

Cherté des hôtels au Maroc : le coup de gueule d’une députée

Lors de son intervention, dirigée vers le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, la parlementaire a souligné que les prix dans certains hôtels au Maroc sont « deux fois plus chers que des établissements de la même catégorie à Madrid ».

Elle estime qu’il s’agit là d’un véritable frein à l’attractivité touristique du royaume, « qui stagne à la 82ᵉ place du classement mondial, derrière des pays en proie à des guerres et des conflits ».

Fatima Tamni affirme également que le tourisme ne doit pas se résumer à « de simples chiffres et aux profits réalisés ». Ce secteur doit aussi « profiter à la population locale et refléter une image positive du pays », estime la même intervenante.

Selon elle, cette image que doit donner le tourisme marocain doit refléter une équité dans les opportunités et un respect strict de l’environnement. Les locaux doivent aussi profiter des profits générés par le secteur touristique du pays.

« Les victimes du séisme campent encore dans les tentes, à proximité de Marrakech »

Pour étayer ses propos, elle rappelle que les victimes du séisme dévastateur de septembre 2023 campent encore dans des tentes, à seulement une poignée de kilomètres de la capitale touristique du pays, Marrakech. « Et ce, dans le cadre de votre négligence de plusieurs régions », déclare-t-elle à l’adresse du chef de gouvernement.

« Vous avez démoli des bâtisses et privé leurs propriétaires de leur gagne-pain, pour laisser le champ libre aux géants de l’investissement touristique », a ajouté la députée.

Alors que les autorités marocaines se félicitent des arrivées record de touristes internationaux et des profits générés par les revenus touristiques durant l’année 2024, Fatima Tamni affirme que le tourisme intérieur, qui est un droit pour les citoyens, est loin d’être abordable.

Et ce, pour plusieurs raisons, dont « les prix exorbitants des hôtels, la baisse du pouvoir d’achat des Marocains et l’absence d’une offre touristique adéquate pour les touristes locaux », énumère la parlementaire. 

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