Sonelgaz face au défi des créances : Vaste campagne de recouvrement 

Confrontée à des créances impayées ayant atteint 180 milliards de dinars, Sonelgaz, entreprise nationale de la production et de la distribution d’électricité et de gaz, lance une vaste campagne de recouvrement pour consolider ses services essentiels. C’est ce qu’a indiqué, ce lundi, Abdelhamid Mazri, directeur de la distribution de l’entreprise.

Mazri a déclaré que face à la situation préoccupante, une augmentation est évaluée à 30% des créances par rapport à l’année écoulée, à cet effet, Sonelgaz a décidé de réagir avec fermeté, tout en misant sur des solutions adaptées aux ménages et entreprises pour relever ce défi financier, tout en poursuivant ses investissements stratégiques.

Pour ce faire, une vaste campagne de recouvrement des créances a été lancée, qui marque un tournant après une période exceptionnelle durant laquelle l’entreprise avait suspendu ses actions de recouvrement en raison des conditions socio-économiques. Toutefois, M. Mazri a assuré sur les ondes de la Radio nationale : « Cette fois, nous avons décidé de faciliter le règlement des créances pour nos clients.»

Pour ce faire, des dispositifs adaptés ont été mis en place, notamment la possibilité de régler les dettes dans les agences de Sonelgaz, dans les bureaux de poste, ou encore via des paiements en ligne.

De plus, l’entreprise offre la possibilité d’échelonner les paiements pour alléger la charge des ménages et des entreprises en difficulté. Le directeur de distribution de l’entreprise a également révélé que le secteur privé reste le principal débiteur, avec 77 milliards de dinars de créances, soit 44% des impayés totaux, tandis que les collectivités locales détiennent environ 30% des dettes.

Par ailleurs, il a indiqué qu’avec plus de 12 millions d’abonnés à l’électricité et 8,1 millions au gaz, Sonelgaz affiche des taux de pénétration impressionnants, soit un taux de 99% pour l’électricité et 70% pour le gaz. Cependant, il a relevé que « la demande croissante met l’entreprise sous pression ».

Ainsi, chaque année, le réseau électrique et gazier doit s’adapter à une croissance de la demande de 3 à 5%, ce qui représente un demi-million de nouveaux clients annuellement. En 2024, par exemple, Sonelgaz a intégré 1 200 mégawatts supplémentaires à son réseau, soit l’équivalent de la construction d’une centrale électrique entière. La consommation globale atteint désormais 25 gigawatts d’électricité et 11 milliards de normomètres cubes de gaz, ce qui oblige l’entreprise à préparer minutieusement les périodes critiques, comme l’hiver pour le gaz et l’été pour l’électricité.

Mazri a précisé : « Nous avons eu à recenser huit opérations de mise à niveau, qui a entraîné six nouvelles sources pour préparer cet hiver. Pour l’été, qui débute en juin, et exceptionnellement fin mars pour certaines régions, nous avons terminé le programme ». « Cet exercice s’est soldé par l’introduction de 16 nouvelles sources (les postes HTMT de distribution publique-ndlr) ».

Il a également fait savoir qu’il y aura ainsi une augmentation de la production d’électricité par rapport à 2024, durant laquelle il y a eu quatre pics de consommation en été, et vu l’intégration de nouvelles demandes et donc de nouveaux projets.

En outre, le responsable a assuré que Sonelgaz reste mobilisée pour répondre aux orientations des pouvoirs publics, en donnant la priorité aux secteurs stratégiques. Les activités économiques, qu’il s’agisse des périmètres agricoles, des zones industrielles ou des stations de dessalement, sont au cœur des projets de raccordement.

Sur les périmètres agricoles, par exemple, Sonelgaz a déjà raccordé 73 000 exploitations sur un total de 100 000, avec une enveloppe de 200 milliards de dinars. Les grands projets, comme ceux menés par les investisseurs qataris et italiens dans le sud du pays, bénéficient également d’une attention particulière.

Le directeur de la production a souligné le fait qu’avec sa campagne de recouvrement et son engagement envers les projets structurants, Sonelgaz espère non seulement assainir ses finances, mais aussi renforcer sa capacité à accompagner les ambitions économiques et sociales de l’Algérie. Il a ajouté que cet effort doit néanmoins s’inscrire dans une stratégie globale de gestion des ressources et d’optimisation des infrastructures, pour assurer la pérennité et l’efficacité des services fournis à des millions d’Algériens.

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