Tebboune en visite officielle en Italie : Pour une alliance stratégique

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, est arrivé, hier soir, à Rome pour une visite officielle en République italienne, pays ami, au cours de laquelle il présidera, du côté algérien, les travaux de la 5e session du Sommet intergouvernemental algéro-italien de haut niveau.

Cette visite de deux jours sera consacrée aux relations bilatérales, plus particulièrement aux questions économiques. Il est à la tête d’une importante délégation composée de ministres et d’hommes d’affaires. Il co-présidera, avec la présidente du Conseil des ministres d’Italie, Giorgia Meloni, la grande commission mixte de coopération bilatérale et assistera à un forum économique qui se tiendra à Rome. Cette rencontre au sommet, la seconde en trois ans après la première visite effectuée par le chef de l’État à Rome en mai 2022, vise à confirmer l’excellence des relations devenues stratégiques au fil des années entre les deux pays de la Méditerranée. Une preuve en est donnée par le volume des échanges commerciaux entre les deux nations. Les données indiquent qu’en 2024, les exportations italiennes vers l’Algérie ont totalisé 2,9 milliards d’euros, enregistrant une progression de 2,7 % par rapport à 2023. De leur côté, les importations italiennes en provenance d’Algérie se sont élevées à environ onze milliards d’euros, soit une baisse de plus de 21 %. Cette diminution est en grande partie liée au recul des importations de gaz naturel, principal produit acheté par l’Italie auprès de l’Algérie. Selon la même source, en 2024, l’Italie a importé du gaz pour une valeur de 9,4 milliards d’euros, soit une baisse de 23,5 % par rapport à l’année précédente (2023, NDLR). À cela s’ajoutent plus d’un milliard d’euros de produits issus du raffinage du pétrole, en hausse de 29,7 %. Les achats de pétrole brut, quant à eux, ont atteint 457 millions d’euros, enregistrant un repli de 42,3 %, selon les chiffres publiés par l’Institut italien de la statistique (Istat) et l’Agence italienne pour la promotion à l’étranger et l’internationalisation des entreprises italiennes (ICE). L’Italie demeure ainsi le premier partenaire de l’Algérie en Europe et en Méditerranée, détrônant la France, qui fut jusqu’à un passé récent le principal partenaire économique de notre pays. Une position acquise grâce aux choix politiques et diplomatiques de longue date des responsables italiens. D’abord, durant la décennie noire, Rome était restée la seule capitale à ne pas s’être détournée d’Alger, maintenant les vols de sa compagnie Alitalia et préservant sa coopération économique, en dépit des pertes humaines, de nombreux Italiens travaillant en Algérie ayant été assassinés par les groupes terroristes. L’autre raison qui a poussé l’Algérie à miser sur l’Italie est la position de neutralité adoptée par le pays de Giorgia Meloni, notamment sur la question du Sahara occidental, ainsi que sa politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des États. Rome ne considère pas le respect des libertés et des droits de l’Homme comme une condition sine qua non à l’établissement de relations diplomatiques. Enfin, l’absence de passé colonial entre l’Italie et l’Algérie facilite une coopération apaisée, contrairement aux relations avec la France. De ce fait, les deux pays coopèrent dans des domaines aussi stratégiques que les hydrocarbures, les énergies renouvelables, l’armement, l’agriculture, les PME et les nouvelles technologies. Des sujets qui seront au cœur des discussions lors de cette visite du président Abdelmadjid Tebboune. 

Akli Ouali

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