Traitement de la toxicomanie : Le cap des 4.000 patients dépassé à Annaba
Le nombre de toxicomanes admis dans les Centres Intermédiaires de Soins en Addictologie (CISA) a connu une augmentation dramatique, passant de près de 500 par an en 2018 à 4.000 par an actuellement. Cette explosion s’explique par la généralisation de l’usage des psychotropes comme substitut aux drogues conventionnelles, transformant la guerre contre la drogue en […] The post Traitement de la toxicomanie : Le cap des 4.000 patients dépassé à Annaba first appeared on L'Est Républicain.

Le nombre de toxicomanes admis dans les Centres Intermédiaires de Soins en Addictologie (CISA) a connu une augmentation dramatique, passant de près de 500 par an en 2018 à 4.000 par an actuellement. Cette explosion s’explique par la généralisation de l’usage des psychotropes comme substitut aux drogues conventionnelles, transformant la guerre contre la drogue en un combat désormais centré sur ces « comprimés de la mort ». À Annaba, les CISA ont traité plus de 247 personnes souffrant de dépendance aux psychotropes rien qu’en 2024, dont une importante partie sont des adolescents à peine majeurs. La wilaya dispose de deux CISA, situés à Boukhadra et dans la ville d’Annaba, en plus de l’établissement psychiatrique Aboubakr Er-Razi. Entre 2024 et 2025, plus de 400 personnes ont été soignées de leurs dépendances aux drogues, avec un fort pourcentage d’adolescents de seize ans et moins. Cette proportion inquiétante d’adolescents, qui représente la majeure partie des patients des CISA d’Annaba, a mobilisé l’attention et suscité les inquiétudes de la société civile et des responsables des centres de soins. Ces préoccupations sont justifiées par les séquelles et dangers mortels qu’implique l’usage prolongé des comprimés psychotropes, sans omettre les difficultés et les répercussions qui accompagnent une cure de désintoxication liée à ces substances. D’après l’expérience des médecins traitants des CISA, contrairement à différentes drogues « conventionnelles » comme le cannabis, la cocaïne et l’héroïne, le principal handicap avec les psychotropes réside dans leur diversité. Il existe en effet une cinquantaine de types de comprimés différents, chacun procurant des effets variés aux utilisateurs. Cette variabilité implique des traitements pour le moins improvisés et compliqués, particulièrement lorsqu’il s’agit d’un patient qui utilise plusieurs types de psychotropes simultanément. De plus, le résultat des désintoxications est loin d’être un franc succès, en raison des dégâts qu’infligent les psychotropes au système nerveux des toxicomanes. Ces substances peuvent provoquer paralysie partielle, régression intellectuelle, lésions cérébrales, dépression et même des troubles psychologiques qui débouchent parfois sur des suicides. Il faut également mentionner les cas d’extrême violence et de paranoïa aiguë, phénomènes qui seraient à l’origine des deux tiers des meurtres enregistrés depuis l’avènement de cette pratique. Cette situation alarmante illustre l’ampleur du défi que représente la lutte contre cette nouvelle forme de toxicomanie, qui touche principalement une population jeune et vulnérable, nécessitant une approche thérapeutique adaptée et des moyens renforcés pour les structures de soins spécialisées.
Soufiane Sadouki
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