2e conférence économique Algérie 2030 : Comment faire face aux défis futurs  

Quels sont les défis économiques mondiaux de 2030 et surtout qu’est-ce qu’il faut faire et comment se préparer pour faire face à une nouvelle conjoncture économique mondiale annoncée. L’Algérie est appelée à se projeter mais surtout à agir pour se faire une place dans un monde en pleine mutation. C’est dans cette vision que s’est inscrite la 2e édition de la conférence économique, placée sous le thème : « Les défis économiques mondiaux de 2030 », tenue jeudi soir à Alger.

C’est « un voyage dans le temps » qu’a proposé AGS, agence spécialisée dans le consulting de la communauté nationale établie à l’étranger, initiatrice de cette conférence qui a regroupé des opérateurs économiques algériens, publics et privés, des académiciens et des représentants institutionnels pour échanger mais surtout explorer les opportunités et les défis économiques auxquels l’Algérie devra faire face à l’horizon 2030. Abordant des thématiques cruciales, relatives à la sécurité alimentaire, à l’inclusion financière et à l’économie de la connaissance, les intervenants ont souligné l’importance de se préparer dès à présent pour faire face aux défis futurs.

Exposant une rétrospective des bouleversements et changements qu’a connus le monde durant les 25 dernières années, le fondateur de AGS, membre du conseil scientifique de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB), Nazim Sini, a relevé les défis principaux auxquels sera confronté le monde, notamment le Continent africain, à leur tête le défi démographique. Selon lui, le centre de gravité mondiale va se déplacer en Afrique, qui devrait devenir une destination de production. Des secteurs clés auxquels il est primordial d’accorder une grande importance sont identifiés par l’intervenant, qui a cité l’industrie aéronautique, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture et l’agro-industrie, les énergies renouvelables, l’intelligence artificielle et la cybersécurité. 

Selon lui, l’Algérie de 2030-2050 devra être ultra-connectée, devra se bancariser et connaître une croissance importante du secteur des services, en plus de s’orienter davantage vers l’apprentissage de la langue anglaise. L’évolution démographique que va connaître l’Algérie pour les années à venir a également été évoquée par M. Sini, qui a indiqué que l’on sera 55 millions d’habitants en 2040 et 60 millions en 2050, l’important étant de transformer tout le potentiel en opportunités. « Il faut faire en sorte que l’Algérie devienne la 1re économie de l’Afrique », a-t-il dit, soulignant la nécessité d’agir et de ne pas se limiter à relever le grand potentiel du pays.

De son côté, le président de la COSOB, Youcef Bouzenada, a mis en avant l’importance de cette rencontre qui, en plus d’être un espace d’échange, reflète « notre engagement collectif pour relever les défis ». Il n’a pas manqué d’évoquer les avancées économiques de notre pays, réalisées grâce « aux réformes engagées qui ont touché les secteurs vitaux ». « Ces réalisations démontrent notre volonté. L’important c’est d’aller encore de l’avant dans un monde en transformation », a-t-il affirmé, soulignant les défis et les facteurs qui façonneront le monde de demain, à l’instar des transformations qui seront imposées par l’intelligence artificielle, le changement climatique et la géopolitique.    

Traitant la thématique de « l’internationalisation des échanges », le premier panel a traité les contours des échanges commerciaux pour les années à venir. Partant de la donnée qui dit que « 60 % du commerce mondial seront générés par les économies émergentes », les intervenants ont souligné l’importance de se préparer dès maintenant afin de se faire une place sur des marchés extérieurs qui devront fonctionner selon de nouvelles données. C’est dans ce sens que le DG de la CAGEX, qui est un instrument de promotion des exportations, a souligné la nécessité de disposer de « l’information commerciale » pour pouvoir se positionner à l’international en termes de commerce et d’investissement, en plus de prendre en compte le facteur géopolitique. L’Aéroport international d’Alger, segment très important qui ambitionne de devenir un hub, a déjà une vision pour ce que va être l’aéroport Houari-Boumediène d’Alger en 2030. Selon son P-DG, Mokhtar Said Mediouni, on se prépare, notamment avec une introduction envisagée de l’IA.   

La priorité que l’Algérie devrait accorder au numérique et à l’économie de la connaissance, considérés comme le pilier du développement économique, ainsi qu’œuvrer en vue de développer et accélérer l’inclusion financière ont été, à l’unanimité, soulignés par les intervenants. La nécessité d’atteindre une sécurité alimentaire totale a été, en outre, appuyé par les experts qui ont eu à se prononcer sur la question.  

La conférence Algérie 2030 est donc une rencontre économique qui a permis d’étayer et d’analyser les nombreux défis qui attendent notre économie d’ici à la fin de la décennie. En somme, l’Algérie devra être prête à relever les défis qui se présenteront en 2030, face à de nombreux enjeux tels que l’IA, le réchauffement climatique ou encore les conflits géopolitiques.

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