Accusations
Plusieurs anciens démocrates sont passés ces dernières années dans le camp républicain, dont le président américain, Donald Trump lui-même, qui fut un membre officiel du parti progressiste durant près de dix ans, jusqu’à la victoire de Barack Obama, qu’il a toujours contesté, et son investiture en 2009. L’une des autres nouvelles recrues du président démocrate […]

Plusieurs anciens démocrates sont passés ces dernières années dans le camp républicain, dont le président américain, Donald Trump lui-même, qui fut un membre officiel du parti progressiste durant près de dix ans, jusqu’à la victoire de Barack Obama, qu’il a toujours contesté, et son investiture en 2009. L’une des autres nouvelles recrues du président démocrate pour son second mandat, est d’ailleurs une ancienne candidate à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020, l’actuelle directrice de la NSA, plus puissante agence de renseignement du gouvernement américain. Cette dernière, comme de nombreux autres transfuges, s’est montrée, ces derniers mois, particulièrement agressive vis-à-vis de son ancien mouvement et vise même aujourd’hui l’ancien président qui a servi deux mandats à la tête du pays, Barack Obama. En effet, Tulsi Gabbard, la directrice du renseignement national américain, réclame des poursuites à l’encontre de l’ancien chef d’État qu’elle accuse de «conspiration traîtresse». Vendredi dernier, elle a publié une série de publications sur X, dans lesquelles elle dénonce la pression que l’administration de l’ancien président démocrate aurait exercée sur la CIA afin qu’elle établisse l’existence d’ingérences russes sur les élections présidentielles de 2016. Cette ancienne représentante démocrate d’une circonscription d’Hawaï s’est ralliée à la candidature de Donald Trump un mois avant les élections de 2024 et s’est fait une place parmi son cercle proche. Elle mène désormais un combat médiatique pour démontrer que l’équipe d’Obama avait «préparé le terrain pour un coup d’État depuis plusieurs années contre Donald Trump», après sa victoire face à Hillary Clinton. Selon elle, ils auraient «fabriqué et politisé des renseignements», suggérant une manipulation des résultats électoraux impulsée par la Russie. «Leur objectif était de subvertir la volonté du peuple américain et de tenter d’empêcher le président de remplir son mandat», écrit-elle. La responsable a «mis à la disposition de la Justice», samedi 19 juillet, une série de documents censés prouver ses dires, dans le but «qu’ils fassent l’objet d’une saisine pénale». Parmi ces pièces, se trouvent, selon le Guardian, une évaluation partiellement expurgée des services de renseignement sur les cybermenaces pesant sur l’élection de 2016 ainsi que des notes provenant du bureau de James Clapper, l’ancien directeur du renseignement national. Donald Trump n’a eu de cesse de dénoncer les rapports gouvernementaux successifs témoignant de la présence d’une ingérence russe en 2016, les qualifiant de «canulars». Dans le premier, publié en 2017, les trois agences de renseignement (la CIA, le FBI et la NSA) mettaient en évidence l’existence d’interférences russes, sans prouver qu’elles menaient inéluctablement à la victoire de Donald Trump. En 2020, un rapport bipartisan de la commission sénatoriale du renseignement réaffirmait l’existence d’une «vaste campagne du gouvernement russe contre les infrastructures électorales américaines». L’offensive de Tulsi Gabbard a naturellement ulcéré le camp démocrate ces derniers jours. «Toutes les enquêtes légitimes, y compris l’enquête bipartisane de la commission du renseignement du Sénat, n’ont trouvé aucune preuve de politisation et ont approuvé les conclusions de l’évaluation de la communauté du renseignement de 2017», a déclaré un représentant démocrate du Connecticut. Pour un élu de Virginie, ce n’est qu’une nouvelle tentative menée par Gabbard visant à «réécrire l’histoire et éroder la confiance dans les agences de renseignement qu’elle est censée diriger». Toutefois, comme plusieurs autres membres de l’administration Trump, l’ex-démocrate, particulièrement ces derniers mois, se complaît dans la propagation de théories complotistes. Reste à voir si les accusations, très sérieuses, qu’elle émet aujourd’hui seront confirmées dans les jours et semaines à venir, ou si comme souvent, venant des membres du gouvernement du président milliardaire, elles finiront par tourner court.