Afin de dynamiser les investissements : L’assainissement du foncier touristique en marche

L’Algérie est en train d’assainir le foncier du tourisme afin de donner un coup de fouet au secteur et faciliter la réalisation des projets d’investissement. C’est ce qu’a indiqué la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Houria Medahi, lors de sa visite de travail et d’inspection, jeudi, dans la wilaya de Tizi Ouzou.

La ministre a révélé que son secteur est en train de reprendre en main le foncier touristique du pays par son assainissement qui vise à réorganiser et à clarifier la situation foncière des zones d’expansion touristique (ZET) notamment. « L’objectif recherché est de dynamiser l’investissement dans ce secteur en facilitant l’accès au foncier pour les projets touristiques », a-t-elle encore affirmé, soulignant que cet assainissement touche 78 ZET réparties dans 23 wilayas du pays, dont Tizi Ouzou avec trois ZET qui se situent à Sidi Khelifa (Azeffoun), Tigzirt et à la plage de Feraoun, dans la commune d’Ifflissen.

Elle a fait part de sa volonté d’intensifier la pratique touristique en Algérie en associant à son secteur d’autres parties, à savoir le ministère de l’Agriculture. Déjà en liaison avec le département ministériel de l’urbanisme, elle a ajouté que celui de l’agriculture doit donner son aval quant à l’exploitation des espaces forestiers à des fins touristiques. C’est dans ce sens qu’elle soumettra cette proposition au gouvernement, particulièrement au ministère de l’Agriculture.

Mme Medahi n’a pas caché son enthousiasme devant l’avancée considérable de l’activité touristique à Tizi Ouzou, relevant que la wilaya reste un modèle de vision du tourisme en Algérie pour avoir repensé l’approche. « A Tizi Ouzou, le tourisme n’est plus un tourisme saisonnier mais un tourisme permanent à longueur d’année en mettant en avant toutes les potentialités naturelles, matérielles et humaines dont elle dispose pour offrir tout au long de l’année des prestations touristiques qui permettent à l’économie de la région de se développer », a-t-elle déclaré dès son arrivée au siège de la wilaya, après avoir eu une présentation du secteur par le directeur local, Amar Salmi.

«Station climatique» sur les hauteurs du Djurdjura

La visite de Medahi à Tizi Ouzou a ciblé trois établissements hôteliers, en l’occurrence Tamgout, dans la commune de Yakouren, Tala Guillef , dans la commune et daïra de Boghni, et enfin celui d’Amraoua, dans la ville de Tizi Ouzou. A Yakouren, première halte, elle a appris que l’hôtel rouvrira ses portes prochainement, le taux d’avancement des travaux étant de 95%. Après les travaux de restauration et d’expansion, l’hôtel Tamgout répond aux standards internationaux en la matière. A Thala Guilef où les trois structures hôtelières existantes, à savoir l’hôtel El Arz, l’hôtel Village et le Centre animé, font du site la « Station climatique », la satisfaction était aussi au rendez-vous.

L’hôtel El Arz a une surface bâtie de 6 275,33 m2. Ses capacités d’hébergement et d’accueil sont constituées de 100 chambres et 200 lits. Quant à sa restauration, elle est de 163 couverts (163 en intérieur et 40 en terrasse). L’Hôtel Village est d’un bâti de 4 755,09 m2, une capacité d’hébergement et d’accueil de 75 chambres et 231 lits. Sa restauration est de 80 couverts. Pour le Centre animé, son bâti est 5 494, 20 m2, ses capacités d’hébergement et d’accueil sont de 30 chambres et 93 lits. Les couverts sont d’un nombre de 198, dont 48 en terrasse.

Il y a lieu de mentionner que les séjours dans ce genre d’établissement ne sont pas à la portée des bourses modestes. Le prix d’une chambre du genre « single » (un seul lit) est de 16 000 DA la nuit. Une chambre avec vue sur piscine est de 18 000 DA. Une chambre vue sur forêt est de 20 000 DA. Le coût d’une suite est de 30 000 DA. Cependant, le luxe est garanti pour le client. A l’Hôtel Village, même une salle de sport (fitness) est mise à sa disposition. Des appareils de musculation haut de gamme y sont disponibles.

Ordre de respecter les délais

Notons enfin qu’à l’hôtel Amraoua, encore en chantier, Houria Medahi a été vivement contrariée en raison de la lenteur des travaux. Selon les responsables de l’entreprise en charge des travaux, l’hôtel ne pourra être livré qu’au courant de l’année prochaine. « Vous êtes tenus de livrer cet hôtel d’ici la fin d’année ! Mettez tous les moyens qu’il faut et mettez à profit la saison estivale pour tripler la cadence des travaux !», a-t-elle ordonné à ses interlocuteurs membres du bureau d’études et responsables de l’entreprise en charge des travaux de maçonnerie, qui ont tenté de justifier le retard par certains aléas propres au bâtiment. La ministre est architecte de formation, doit-on rappeler, et par conséquent, elle connaît tous les rouages du métier de bâtiment.

Mme Medahi a également donné ordre pour que l’hôtel Amraoua, dont le taux d’avancement est un peu moins de 70%, soit équipé d’un mobilier de fabrication locale et étrangère comme c’était prévu initialement. « Il est inadmissible de privilégier le produit importé au produit national qui est de très bonne qualité », a-t-elle déclaré avec véhémence. Et pour que ses ordres soient exécutés à la lettre, la ministre a instruit le directeur local du tourisme et des métiers de l’artisanat d’effectuer des visites inopinées sur le chantier et lui faire part de ses constats.

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