Algérie-Italie : Le Pacte méditerranéen

Lors de la cinquième session du Sommet intergouvernemental algéro-italien, l’Algérie et l’Italie ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique. Face aux enjeux géopolitiques régionaux, les deux pays ont convenu d’unir leurs efforts dans les domaines de la sécurité, de l’énergie et du développement, consolidant leur rôle majeur en Méditerranée. 

Le président Abdelmadjid Tebboune et la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, ont fait part de leur ambition commune de porter la coopération bilatérale à un niveau supérieur.

Les deux responsables ont souligné, lors d’une conférence de presse, la convergence des positions sur plusieurs dossiers internationaux ainsi que le souhait d’intensifier un partenariat fondé sur la confiance et une histoire partagée et des intérêts communs. Plusieurs accords ont été signés, couvrant des secteurs clés tels que l’énergie, les ressources hydriques, l’industrie, le transport, l’agriculture durable, la culture, la sécurité et l’éducation.

Dans son discours, le président Tebboune a salué une volonté politique forte et sincère entre les deux parties, soulignant que les avancées obtenues ouvrent de vastes perspectives pour une coopération exemplaire. Il a évoqué l’importance d’ancrer cette dynamique dans la durée, en diversifiant les domaines d’échanges et en renforçant la complémentarité économique entre Alger et Rome.

Giorgia Meloni a mis en lumière le rôle central du projet Enrico Mattei, présenté comme un levier essentiel du partenariat euro-méditerranéen. Elle a annoncé la création prochaine d’un complexe industriel à Sidi Bel Abbès, illustrant la confiance que Rome place dans l’Algérie comme partenaire fiable.

Le président Tebboune a également tiré la sonnette d’alarme sur la situation tragique en Palestine, appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités politiques et morales face à ce qu’il qualifie d’extermination du peuple palestinien. Cet appel a été soutenu par Giorgia Meloni, qui a exprimé sa solidarité et son attachement au respect du droit international.

Les deux parties ont abordé la sécurité au Sahel, réitérant leur engagement à renforcer la coopération pour faire face aux menaces terroristes et aux défis du développement dans cette région. Concernant le Sahara occidental, l’Algérie et l’Italie ont affiché un soutien commun à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, appelant à une solution politique juste et conforme au droit international, permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.

En marge du sommet, Tebboune a été reçu en audience par son homologue italien Sergio Mattarella au Palais du Quirinal. Après les honneurs militaires, les deux présidents ont échangé à huis clos sur les priorités de leur partenariat, dans un esprit de respect et de coopération durable. L’Italie, liée à l’Algérie par le gazoduc Enrico Mattei, ambitionne d’approfondir ce lien dans le cadre d’une transition énergétique commune, en misant sur les énergies renouvelables comme moteur de développement. Le musée Enrico Mattei, situé à Matelica, a été classé, en mars dernier, patrimoine national italien, confirmant de la profondeur historique des relations. Mattei, fervent soutien discret de la Révolution algérienne, reste un symbole de solidarité et de coopération équitable, honoré à Alger par un jardin public à son nom.

Dans un contexte géopolitique incertain, l’Italie se positionne comme un partenaire stable et fiable. L’Algérie compte sur l’Italie, partenaire stratégique fiable au sein de l’Union européenne, pour consolider cette coopération. Les deux pays partagent une vision commune de la stabilité politique, clé du développement durable et de la collaboration bilatérale. L’Italie, aux côtés de l’Espagne, joue un rôle essentiel pour l’Algérie en Europe, facilitant des échanges renforcés dans les secteurs énergétique, commercial et culturel.

Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie se caractérisent par une grande fluidité et une balance largement équilibrée. En 2024, l’Italie a importé pour 9,95 milliards d’euros de l’Algérie, principalement du gaz naturel (8,48 milliards d’euros, soit 85,3 %). Ses exportations vers l’Algérie ont atteint 2,57 milliards d’euros, avec un déficit commercial de 7,37 milliards d’euros. Les exportations italiennes sont diversifiées, incluant véhicules, machines et produits pétroliers raffinés.

Les visites officielles régulières entre dirigeants algériens et italiens rythment le calendrier bilatéral, consolident la confiance politique et donnent lieu à de nouveaux projets de coopération. La tenue de sommets intergouvernementaux, comme cette cinquième session à Rome, illustre l’importance de ce partenariat stratégique.

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