Coalition

Il y a une semaine, la fragile coalition gouvernementale d’Olaf Scholz en Allemagne, obtenue après des semaines de tractations, vient finalement d’éclater, plongeant le pays dans une nouvelle ère d’incertitude politique. Le chancelier tentera, par ailleurs, de rassurer ses partenaires européens lors d’une réunion à Budapest. La fin du gouvernement allemand, actée de facto mercredi […]

Nov 12, 2024 - 21:20
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Coalition

Il y a une semaine, la fragile coalition gouvernementale d’Olaf Scholz en Allemagne, obtenue après des semaines de tractations, vient finalement d’éclater, plongeant le pays dans une nouvelle ère d’incertitude politique. Le chancelier tentera, par ailleurs, de rassurer ses partenaires européens lors d’une réunion à Budapest. La fin du gouvernement allemand, actée de facto mercredi soir la semaine dernière, par le départ de tous les ministres libéraux, qui le prive de majorité, ne pouvait tomber à un plus mauvais moment pour la première économie européenne. Elle est aux prises avec une grave crise industrielle et s’inquiète des répercussions pour son commerce et sa sécurité à l’aube de l’élection du républicain Donald Trump comme président des États-Unis. Le chancelier va tenter d’apaiser les inquiétudes en se rendant aujourd’hui en Hongrie à une réunion de la Communauté politique européenne (CPE), composée des 27 pays de l’UE et de leurs voisins, de la Turquie à l’Ukraine. Elle sera suivie d’une rencontre informelle des seuls dirigeants des Vingt-Sept, pour beaucoup déjà sonnés par la victoire de Donald Trump, enclin à engager des batailles commerciales et douanières avec le Vieux continent. La coalition gouvernementale allemande hétéroclite, qui unissait à gauche sociaux-démocrates et écologistes aux libéraux du FDP à droite, a volé en éclats suite au limogeage mercredi soir du ministre des Finances et chef de file des libéraux, Christian Lindner. En cause : de profondes divergences entre les deux camps sur la politique budgétaire et économique à suivre, les premiers étant partisans d’une relance de l’économie nationale en panne par les dépenses, alors que les Libéraux prônent des coupes sociales et une stricte discipline budgétaire. «Nous avons besoin d’un gouvernement capable d’agir et qui ait la force de prendre les décisions nécessaires pour notre pays», a plaidé le chancelier social-démocrate. Face aux «ultimatums» de son ministre des Finances, Olaf Scholz a jugé qu’il n’y avait plus «de confiance suffisante pour la poursuite d’une coopération». Le chancelier espère encore pouvoir tenir quelques mois pour diriger un gouvernement minoritaire et faire adopter quelques textes de loi jugés prioritaires, en cherchant des majorités au cas par cas. Les élections législatives se tiendront, elles, le 23 février 2025, a annoncé hier une source proche du parti social-démocrate du chancelier. Après plusieurs jours de bras de fer, la date a été conclue en accord avec le principal parti d’opposition, les conservateurs de la CDU/CSU, a ajouté cette source. Selon une autre source proche des discussions, le chancelier devrait poser le 16 décembre la question de confiance au Bundestag, la chambre basse du Parlement. Le vote des députés aura lieu deux jours après le dépôt de la motion, selon la même source. Ce compromis permettrait de clarifier la suite des événements, après la rupture mercredi dernier de la coalition tripartite dirigée par Olaf Scholz, qui a plongé la première économie européenne dans une crise inédite. Le chancelier, désormais à la tête d’un gouvernement minoritaire avec les écologistes, avait dans un premier temps fixé le vote de confiance le 15 janvier en vue d’un scrutin en mars. Mais pressé de toutes parts d’accélérer la cadence, l’impopulaire dirigeant avait alors fait marche arrière et confié le soin de fixer la date aux groupes parlementaires des conservateurs de la CDU/CSU, premier parti d’opposition largement en tête dans les sondages d’opinion, et de son parti social-démocrate (SPD). Reste à voir si les Allemands décideront de changer de direction politique en votant massivement pour l’opposition. Le poids de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) sur l’échiquier politique sera aussi à surveiller, après quelques succès électoraux ces dernières années, qui inquiètent ses adversaires.
F. M.

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