Comment Benyamin Netanyahou a damé le pion à son «allié» Recep Tayyip Erdogan en Syrie

Par Mohamed K. – Le raid aérien effectué par Israël sur le siège de l’état-major de ce qui reste de l’armée syrienne était un message clair du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, à son «allié» turc, Recep Tayyip Erdogan. En effet, les deux hommes avaient conclu un accord tacite pour renverser le président Bachar Al-Assad et lui substituer le chef d’Al-Nosra, le groupe islamiste parrainé par Ankara avec la bénédiction de Tel-Aviv et l’Occident. Du moins, jusqu’à ce 16 juillet, qui marque la fin du deal, décidée par les va-t-en-guerre israéliens pour couper l’herbe sous les pieds du sultan turc.

Netanyahou et Erdogan s’étaient entendus pour faire tomber le régime syrien pour, dans une seconde étape, morceler le pays, la Turquie accaparant la partie nord et Israël le sud, peuplé par les Druzes. Mais le parton de l’AKP s’est montré naïf dans sa boulimie territoriale et civilisationnelle, puisqu’il rêve de reconstruire le grand empire de la Sublime Porte. Le régime de Tel-Aviv avait planifié, depuis le début de la guerre civile en Syrie, de damer le pion aux Turcs, en les poussant à avancer leurs pions terroristes jusqu’à atteindre Damas et y implanter leur président potiche, la marionnette Mohamed Al-Joulani, après avoir, auparavant, détruit la puissance de feu syrienne pour faciliter la suite du plan ourdi dans les bureaux capitonnés du Mossad.

La marche des Druzes sur la ville de Soueïda, dans le sud de la Syrie, en même temps que le bombardement de Damas par l’armée israélienne, fait partie d’une même opération, qui vise à la fois à montrer à Al-Joulani qu’il ne peut compter sur son parrain turc, et qu’Israël est résolue à élargir son occupation des territoires syriens, non seulement en l’étendant au-delà du Golan, mais en intégrant la communauté druze et ses terres au sein de l’Etat hébreu.

Bien sûr, le plan diabolique d’Israël ne pouvait se faire sans le soutien habituel des Etats-Unis, dont le but est d’atteindre enfin son projet du Grand Moyen-Orient, dans lequel Israël est appelé à jouer le rôle du gendarme de la région, en le renforçant militairement et en lui servant de couverture diplomatique dans sa politique expansionniste qui touchera tous les Etats limitrophes, Egypte y compris. Ce dernier pays étant embourbé dans une crise économique telle que le FMI a lancé l’alerte quant aux conséquences désastreuses de la dette qui approche allègrement des 200 milliards de dollars.

L’action militaire israélienne du 16 juillet dernier et l’invasion terrestre par des milliers de jeunes Druzes venus en renfort à leurs coreligionnaires en prise avec les milices d’Al-Joulani ont-elles permis aux pays arabes, qui sont tombés dans le piège des «accords» d’Abraham, de comprendre les dessous de cette manœuvre visant à en faire les otages de l’axe américano-israélien ? Désormais, aucun pays du Moyen-Orient n’est à l’abri d’une frappe, d’une exécution ciblée, voire d’une occupation illégale d’une partie de son territoire, sans qu’aucune loi, ni aucune force internationales soient capables de les en épargner ou d’y mettre fin, une fois celles-ci exécutées.

Le génocide qui se poursuit en toute impunité à Gaza en est la preuve inéluctable.

M. K.

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