Examen d’évaluation des acquis au primaire : Un échec pédagogique !
Présenté comme un outil pédagogique de diagnostic, l’examen d’évaluation des acquis instauré en fin de cycle primaire continue de susciter la controverse. Pour Kamel Nouari, expert en éducation, ce dispositif alourdit la charge mentale des élèves sans produire d’effets visibles sur leur réussite. Il plaide pour une réforme en profondeur du système éducatif. Contacté par […] The post Examen d’évaluation des acquis au primaire : Un échec pédagogique ! appeared first on Le Jeune Indépendant.

Présenté comme un outil pédagogique de diagnostic, l’examen d’évaluation des acquis instauré en fin de cycle primaire continue de susciter la controverse. Pour Kamel Nouari, expert en éducation, ce dispositif alourdit la charge mentale des élèves sans produire d’effets visibles sur leur réussite. Il plaide pour une réforme en profondeur du système éducatif.
Contacté par Le Jeune Indépendant, Kamel Nouari a souligné que cet examen constitue une source de pression inutile pour les élèves comme pour les enseignants. « Il n’apporte aucun bénéfice réel. Les résultats en première année moyenne ne se sont pas améliorés depuis sa mise en place. Au contraire, le taux d’échec en sixième augmente », déplore-t-il. Il pointe également l’absence de suivi pédagogique au collège, et l’inefficacité des mécanismes de remédiation censés compenser les lacunes détectées.
Pour l’expert, le problème dépasse l’évaluation elle-même. Il appelle à la suppression de tous les examens dans le cycle primaire, et propose un passage automatique des élèves vers le collège. « Le contenu actuel des programmes est bien au-dessus du niveau de compréhension des élèves et ne correspond en rien aux exigences du monde numérique dans lequel ils grandissent », a-t-il affirmé.
Parmi les réformes jugées prioritaires, Kamel Nouari estime qu’il est nécessaire de réduire le nombre de matières afin de concentrer les apprentissages sur quatre disciplines fondamentales : l’arabe, les mathématiques, l’anglais et l’informatique. Il plaide également pour une refonte en profondeur des contenus pédagogiques afin de les adapter aux exigences du XXIe siècle. Pour lui, l’allègement du cartable passe par la généralisation des manuels numériques et des tablettes électroniques, y compris dans les zones rurales et montagneuses. Kamel Nouari insiste aussi sur l’importance de rétablir la spécialisation des enseignants, en mettant fin à l’obligation faite à un seul instituteur d’enseigner toutes les matières. Enfin, il préconise d’harmoniser la durée de l’année scolaire avec les standards internationaux, en instaurant 32 semaines effectives, tout en introduisant des activités complémentaires obligatoires, telles que le sport et les arts.
Nouari estime qu’il est temps de rompre avec les pratiques héritées et obsolètes, et de s’ouvrir aux expériences réussies des pays avancés comme la Finlande, la Suède ou le Japon. Il appelle à faire évoluer les méthodes pédagogiques dans un esprit d’ouverture, loin des considérations idéologiques rigides.
« Nous continuons à enseigner des concepts dépassés, dans un monde qui change à chaque minute. Il est urgent de réformer, ou nous continuerons à former des générations inadaptées aux enjeux contemporains », conclut-il.
Organisé à la fin de la cinquième année primaire, l’examen d’évaluation des acquis se veut un outil pour mesurer les compétences fondamentales des élèves avant leur passage au collège. Il s’étale sur trois jours, avec des épreuves dans six matières : arabe, français, mathématiques, histoire, éducation islamique, tamazight, auxquelles s’ajoute, pour la première fois cette année, l’anglais.
Contrairement aux examens classiques, aucune note n’est attribuée. Les résultats sont exprimés sous forme de mentions allant de « maîtrise excellente » à « maîtrise limitée ». L’examen n’a pas d’impact officiel sur le passage en première année moyenne, mais paradoxalement, tout élève absent est automatiquement exclu de la transition vers le collège. De fait, l’évaluation devient incontournable.
L’épreuve est encadrée par l’enseignant de la classe, qui poursuit normalement ses cours durant cette période. Trois tests sont organisés chaque semaine, et l’exercice a été étendu cette année aux élèves de 2e et 4e années primaires. La durée globale de l’opération a été ramenée de 25 jours à seulement trois.
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