Exportations hors hydrocarbures : Tebboune fixe les objectifs

La diversification de l’économie nationale, notamment dans le domaine des exportations hors hydrocarbures, est un enjeu majeur dans la nouvelle politique économique instaurée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ce segment est devenu une priorité absolue.

A cet effet, le chef de l’Etat a présidé, jeudi dernier, au siège de la présidence de la République, une réunion de travail consacrée aux exportations algériennes, dont le volume et la valeur en devises ne cessent d’augmenter depuis quelques années.

Nouvellement installé, le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Mohamed Boukhari, a mis en avant l’importance de la conjugaison des efforts de tous les acteurs et l’efficacité de la performance afin d’atteindre les objectifs fixés en matière d’augmentation des exportations hors hydrocarbures.

Dans une déclaration à la presse au siège de la présidence de la République, à l’issue de cette réunion de travail, M. Boukhari a précisé que cette rencontre « extrêmement importante » s’inscrit dans le cadre de « la politique de M. le président de la République visant à diversifier l’économie nationale, notamment dans le domaine des exportations hors hydrocarbures ».

Le ministre a souligné que cela se manifeste par la création d’un ministère dédié aux exportations et par l’élaboration d’une stratégie « claire et bien définie » en la matière.

Cette stratégie repose sur plusieurs critères, à savoir « la diversification des exportations, la conjugaison des efforts de tous les acteurs sans exception, l’efficacité de la performance et l’application rigoureuse des décisions prises », a affirmé M. Boukhari, mettant en avant « la volonté d’œuvrer conformément à cette stratégie afin d’atteindre les objectifs fixés ».

De son côté, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a affirmé que la réunion de travail consacrée aux exportations, présidée par le président de la République, avait été « importante et fructueuse ».

Dans une déclaration à la presse, à l’issue de cette réunion, M. Moula a précisé que cette rencontre avait porté sur l’importance des exportations hors hydrocarbures, avec la présentation d’un bilan de ce qui a été accompli et des objectifs futurs dans ce domaine.

Le président du CREA a, en outre, mis en avant le rôle des entreprises dans l’augmentation du chiffre d’affaires des exportations hors hydrocarbures, précisant que l’objectif de création de 20 000 entreprises permettra de réaliser des excédents de production qui renforceront les exportations.

A cette occasion, M. Moula a félicité Mohamed Boukhari pour sa nomination à la tête du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, assurant celui-ci du soutien du CREA dans ses fonctions.

Pour rappel, l’Algérie a réussi en peu de temps à inverser la tendance, alors que les exportations hors hydrocarbures étaient insignifiantes il y a quelques années. Portées par certaines filières, ces exportations ont atteint des niveaux appréciables.

L’Etat veut arriver, d’ici à 2030, à des seuils qui permettront à ces exportations de constituer une part importante des recettes en devises du pays aux côtés du pétrole et du gaz. En effet, l’Algérie vise 29 milliards de dollars en 2030.

Selon des données officielles, alors qu’un maximum de 1,8 milliard de dollars était exporté avant 2020, l’Algérie a exporté, en dehors du gaz et du pétrole, pour 7 milliards de dollars de marchandises en 2023. En 2022, les exportations hors hydrocarbures avaient déjà atteint 5 milliards de dollars et l’objectif déclaré pour 2025 est d’atteindre 13 milliards.

Trois filières ont le plus contribué à cette croissance. D’abord, l’exportation de produits industriels avec 6,2 milliards USD (+ 55 %), ensuite les produits agricoles et agroalimentaires, avec 397 millions USD (+ 11 %), et enfin les productions halieutiques avec 34,36 millions USD en 2023 (+ 66 %).

Il convient de souligner que, de pays importateur, l’Algérie est devenue exportatrice de certains produits qu’elle importait depuis peu pour 700 millions de dollars chaque année, comme les pâtes, les boissons, les biscuits et les sauces. Idem pour le ciment, le rond à béton et autres matériaux de construction. D’un total d’importations d’un milliard de dollars, l’Algérie désormais produit l’intégralité de ses besoins et en a exporté pour 1,3 milliard de dollars pendant le même exercice.

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