Finances: l'Algérie, un modèle de soutenabilité extérieure dans une Afrique sous pression

ALGER - L'Algérie se distingue en 2025 par une position financière saine, grâce à une politique rigoureuse de gestion de la dette et à une solide couverture des importations, dans un contexte continental marqué par une dégradation générale des équilibres extérieurs, a indiqué la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) dans son dernier rapport sur la dette en Afrique. Alors que de nombreux pays africains peinent encore à redresser leur trajectoire d'endettement, le faible ratio dette/exportations de l'Algérie, un indicateur crucial de la soutenabilité de la dette extérieure, illustre une politique budgétaire prudente combinée à des revenus d'exportation solides, selon le rapport "Etat des lieux du fardeau de la dette en Afrique et dans les Caraïbes", publié sur le site web d'Afreximbank. D'après les chiffres présentés, 14 pays africains dépassent encore en 2025 le seuil critique de 180 % pour le ratio dette/exportations, seuil défini par le Cadre de viabilité de la dette (DSF) comme la limite à partir de laquelle le risque de détresse financière devient élevé. Des pays comme l'Erythrée, le Soudan ou Sao Tomé-et-Principe présentent même des ratios supérieurs à 800 %, révélant une situation particulièrement alarmante. L'Algérie, en revanche, reste largement en dessous de ce seuil et affiche le ratio le plus faible du continent, est-il souligné dans le rapport d'Afreximbank. La performance algérienne est également mise en avant dans l'analyse des réserves de change. Selon le rapport, l'Algérie figure parmi les pays les plus résilients d'Afrique, avec près de 17 mois de couverture des importations projetés en 2025, dépassant largement le seuil recommandé par le FMI, fixé à trois mois depuis 2000. En moyenne, l'adéquation des réserves en Afrique est restée au-dessus de ce seuil de référence au cours des deux dernières décennies, mais cette situation se détériore : alors que la couverture moyenne dépassait 10 mois entre 2005 et 2007, elle est tombée à 4,5 mois en 2023 et devrait reculer à 4,3 mois en 2025. Toujours selon Afreximbank, seuls 28 pays africains devraient dépasser le seuil des trois mois en 2025. A l'inverse, des pays comme le Zimbabwe, le Bénin ou le Congo (Brazzaville) devraient afficher moins d'un mois de couverture, exposant leurs économies à un risque élevé de crise de la balance des paiements. Pour renforcer la résilience extérieure, Afreximbank recommande aux pays africains "une gestion prudente des réserves, une diversification des actifs de réserve, ainsi que l'élargissement de la base d'exportation vers des secteurs à forte valeur ajoutée et moins volatils".  

Juin 11, 2025 - 19:47
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Finances: l'Algérie, un modèle de soutenabilité extérieure dans une Afrique sous pression
Finances: l'Algérie, un modèle de soutenabilité extérieure dans une Afrique sous pression

ALGER - L'Algérie se distingue en 2025 par une position financière saine, grâce à une politique rigoureuse de gestion de la dette et à une solide couverture des importations, dans un contexte continental marqué par une dégradation générale des équilibres extérieurs, a indiqué la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) dans son dernier rapport sur la dette en Afrique.

Alors que de nombreux pays africains peinent encore à redresser leur trajectoire d'endettement, le faible ratio dette/exportations de l'Algérie, un indicateur crucial de la soutenabilité de la dette extérieure, illustre une politique budgétaire prudente combinée à des revenus d'exportation solides, selon le rapport "Etat des lieux du fardeau de la dette en Afrique et dans les Caraïbes", publié sur le site web d'Afreximbank.

D'après les chiffres présentés, 14 pays africains dépassent encore en 2025 le seuil critique de 180 % pour le ratio dette/exportations, seuil défini par le Cadre de viabilité de la dette (DSF) comme la limite à partir de laquelle le risque de détresse financière devient élevé.

Des pays comme l'Erythrée, le Soudan ou Sao Tomé-et-Principe présentent même des ratios supérieurs à 800 %, révélant une situation particulièrement alarmante.

L'Algérie, en revanche, reste largement en dessous de ce seuil et affiche le ratio le plus faible du continent, est-il souligné dans le rapport d'Afreximbank.

La performance algérienne est également mise en avant dans l'analyse des réserves de change. Selon le rapport, l'Algérie figure parmi les pays les plus résilients d'Afrique, avec près de 17 mois de couverture des importations projetés en 2025, dépassant largement le seuil recommandé par le FMI, fixé à trois mois depuis 2000.

En moyenne, l'adéquation des réserves en Afrique est restée au-dessus de ce seuil de référence au cours des deux dernières décennies, mais cette situation se détériore : alors que la couverture moyenne dépassait 10 mois entre 2005 et 2007, elle est tombée à 4,5 mois en 2023 et devrait reculer à 4,3 mois en 2025.

Toujours selon Afreximbank, seuls 28 pays africains devraient dépasser le seuil des trois mois en 2025.

A l'inverse, des pays comme le Zimbabwe, le Bénin ou le Congo (Brazzaville) devraient afficher moins d'un mois de couverture, exposant leurs économies à un risque élevé de crise de la balance des paiements.

Pour renforcer la résilience extérieure, Afreximbank recommande aux pays africains "une gestion prudente des réserves, une diversification des actifs de réserve, ainsi que l'élargissement de la base d'exportation vers des secteurs à forte valeur ajoutée et moins volatils".