Grâce
Durant la campagne électorale américaine, les démocrates, représentants du parti, médias ou simples partisans, n’ont eu de cesse de rappeler les affaires judiciaires impliquant Donald Trump. La condamnation en mai dernier pour les 34 chefs d’accusation pour lesquels il était poursuivi était alors devenu l’un des leitmotivs du parti progressiste américain qui se présentait alors […]
Durant la campagne électorale américaine, les démocrates, représentants du parti, médias ou simples partisans, n’ont eu de cesse de rappeler les affaires judiciaires impliquant Donald Trump. La condamnation en mai dernier pour les 34 chefs d’accusation pour lesquels il était poursuivi était alors devenu l’un des leitmotivs du parti progressiste américain qui se présentait alors comme le mouvement de la droiture et de la justice. Kamala Harris, elle-même ancienne procureure générale de Californie,
n’avait d’ailleurs pas manqué d’évoquer constamment le principe d’État de droit durant sa campagne pour pointer du doigt le casier judiciaire chargé de son adversaire. Pourtant, l’argument de probité des démocrates vient aujourd’hui de voler en éclats après que Joe Biden, évoquant «une erreur judiciaire», a gracié son fils Hunter, reconnu coupable dans des affaires de détention illégale d’arme à feu et de fraude fiscale. Il avait pourtant assuré, par le passé, qu’il ne lui accorderait pas la grâce présidentielle. Encore président américain pour quelques semaines, Biden est revenu sur sa parole. Il a annoncé dimanche avoir gracié son fils Hunter, qui attendait de connaître sa peine dans des affaires de détention illégale d’arme à feu et de fraude fiscale. «Aucune personne raisonnable qui examine les faits dans les affaires concernant Hunter ne peut aboutir à une autre conclusion que celle-ci : Hunter a été pointé du doigt uniquement parce qu’il s’agit de mon fils, et cela ne va pas», a affirmé le démocrate dans un communiqué. Le dirigeant américain avait pourtant assuré à plusieurs reprises qu’il n’accorderait pas la grâce présidentielle à son fils. Encore en septembre, la Maison-Blanche l’avait réaffirmé. Hunter Biden, 54 ans, a plaidé coupable en septembre de fraude fiscale devant un tribunal de Los Angeles, en Californie, lui évitant un procès. Cet ex-avocat et homme d’affaires, aujourd’hui reconverti dans la peinture, était notamment confronté à un chef d’accusation de fraude fiscale et deux chefs de fausses déclarations pour ne pas avoir versé 1,4 million de dollars d’impôts au cours de la dernière décennie. Le fils cadet de Joe Biden a déjà été reconnu coupable cette année
d’avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme, un délit dans l’État du Delaware, fief des Biden. Hunter Biden attendait encore de savoir de quelle peine il écoperait dans chacun de ces dossiers. «J’ai dit que je n’interférerai pas avec les prises de décision du ministère de la Justice et j’ai tenu parole même quand j’ai vu mon fils être poursuivi de manière sélective et injuste», a fait savoir Joe Biden. «Les accusations dans ses affaires ont émergé seulement après que plusieurs de mes opposants politiques au Congrès en ont été les instigateurs pour m’attaquer et s’opposer à mon élection», a-t-il ajouté. «Je crois dans le système judiciaire mais (…) je crois aussi (qu’une forme) grossière de la politique a infecté ce processus et (que) cela a conduit à une erreur judiciaire». Hunter Biden a plaidé coupable lors d’un procès pour fraude fiscale en septembre, affaire dans laquelle il risquait jusqu’à 17 ans de prison. Pour l’usage d’armes à feu, il risquait 25 ans d’emprisonnement. Dans une déclaration aux médias américains, Hunter Biden a affirmé qu’il allait «consacrer la vie (qu’il a) reconstruite à aider ceux qui sont encore malades et qui souffrent». Ses avocats ont soutenu que c’était uniquement parce qu’il était le fils du président qu’il avait été traduit en justice. Joe Biden et l’ensemble du Parti démocrate qui ont accusé Donald Trump de s’être servi de sa position à la Maison-Blanche en janvier 2021 pour «faciliter», selon eux, une tentative d’insurrection par des partisans du dirigeant conservateur, n’hésitent pas à user de passe-droits pour gracier leurs proches, que la justice, à laquelle ils professent pourtant leur dévouement, a condamnés. Les mêmes qui ont poussé des cris d’orfraie quand Donald Trump durant sa campagne a promis en cas de victoire de gracier ses partisans condamnés après les incidents du 6 janvier 2021.
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