La France au bord de la faillite, le cri d’alarme qui secoue l’Élysée

 Le cri d’alarme a été lancé depuis le cœur même du pouvoir français. En évoquant une France « en état de quasi-faillite », François Bayrou, un allié politique majeur du président Macron, a mis des mots sur une angoisse nationale. Avec une dette publique dépassant 3 100 milliards d’euros, soit plus de 110 % de son PIB, […]

Août 26, 2025 - 17:20
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La France au bord de la faillite, le cri d’alarme qui secoue l’Élysée

 Le cri d’alarme a été lancé depuis le cœur même du pouvoir français. En évoquant une France « en état de quasi-faillite », François Bayrou, un allié politique majeur du président Macron, a mis des mots sur une angoisse nationale.

Avec une dette publique dépassant 3 100 milliards d’euros, soit plus de 110 % de son PIB, la cinquième puissance économique mondiale vacille, prise au piège d’une décennie de dérive budgétaire. Analyse d’une situation explosive aux conséquences potentiellement mondiales.

 L’heure n’est plus aux euphémismes. Le vernis de la « Grande Nation » se fissure sous le poids d’une réalité comptable implacable. La France est « sur le bord du surendettement », et l’aveu ne vient plus seulement des agences de notation ou des oppositions, mais de ses propres dirigeants.

La déclaration choc de François Bayrou, premier ministre , n’est que la partie émergée d’un iceberg financier qui menace de faire chavirer le navire français.

Une décennie de dérive : plus de 2000 milliards d’euros de dette supplémentaire

Pour saisir l’ampleur du désastre, il faut revenir aux chiffres. Fin 2015, la dette publique de la France s’élevait à environ 2 100 milliards d’euros. Moins de dix ans plus tard, elle a explosé pour atteindre plus de 3 100 milliards. C’est donc plus de 1 000 milliards d’euros de dettes nouvelles qui ont été accumulées sous les présidences successives de François Hollande et d’Emmanuel Macron.

L’affirmation de certains observateurs évoquant « 2 000 milliards » est une hyperbole, mais le chiffre réel reste astronomique et illustre une faillite politique collective.

Comment en est-on arrivé là ? La réponse réside dans un cocktail toxique de dépenses structurelles non maîtrisées et de crises successives gérées à crédit.

 Depuis plus de 40 ans, l’État français dépense systématiquement plus qu’il ne perçoit. Le modèle social français, aussi généreux soit-il, pèse lourdement sur les finances publiques, qui représentent près de 57 % de la richesse nationale, un record parmi les pays développés. Aucun gouvernement, de droite comme de gauche, n’a eu le courage politique de mener les réformes structurelles nécessaires pour équilibrer les comptes.

 La crise sanitaire du Covid-19 et le fameux « quoi qu’il en coûte » ont fait sauter tous les verrous budgétaires, ajoutant des centaines de milliards au fardeau.

À peine sortie de cette crise, la France a dû déployer un « bouclier tarifaire » tout aussi coûteux pour protéger ses citoyens et entreprises de l’explosion des prix de l’énergie suite au conflit en Ukraine. Ces mesures d’urgence, bien que socialement nécessaires, ont été financées quasi exclusivement par de la dette nouvelle.

Une bombe à retardement économique

Aujourd’hui, la France est confrontée à un mur. La remontée brutale des taux d’intérêt par la Banque Centrale Européenne a transformé cette dette en une véritable bombe à retardement.

La « charge de la dette », c’est-à-dire les intérêts que l’État doit payer chaque année à ses créanciers, explose. Elle devrait dépasser les 70 milliards d’euros par an d’ici 2027, devenant ainsi le premier poste de dépense de l’État, devant l’Éducation nationale ou la Défense.

Cet argent, versé aux détenteurs d’obligations françaises (fonds de pension, banques, investisseurs étrangers), est autant d’argent qui ne pourra être investi dans les hôpitaux, les écoles, la transition écologique ou la sécurité. C’est une hémorragie financière qui hypothèque l’avenir du pays.

Cette vulnérabilité n’a pas échappé aux observateurs internationaux. Récemment, l’agence de notation S&P a dégradé la note de la France de « AA » à « AA-« , un signal de méfiance envoyé aux marchés financiers.

Si cette tendance se poursuit, le coût de l’emprunt pour la France pourrait encore augmenter, enclenchant un cercle vicieux dont il est très difficile de sortir.

Le gouvernement d’Emmanuel Macron, désormais privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale, se retrouve dans une impasse politique.

Il doit trouver des dizaines de milliards d’euros d’économies, une tâche herculéenne face à une opinion publique fracturée et hostile à toute nouvelle cure d’austérité.