Relance du marché automobile algérien : entre promesses et prudence
La feuille de route gouvernementale 2025-2030 promettait un accompagnement progressif de la relance du marché automobile, Cet article Relance du marché automobile algérien : entre promesses et prudence est apparu en premier sur autonews-dz.com.

Présentée fin juin, la feuille de route gouvernementale 2025-2030 promettait un accompagnement progressif de la relance du marché automobile, notamment à travers un nouveau dispositif encadré d’importation. Celui-ci prévoyait la délivrance d’agréments aux concessionnaires historiques, sous l’égide du Conseil des ministres.
Mais quatre mois plus tard, la mise en œuvre de cette orientation tarde à se concrétiser. Aucun quota annoncé, aucun calendrier précisé : les modalités d’application restent floues, en particulier concernant le financement des opérations ou les critères d’éligibilité. Une incertitude qui freine les opérateurs du secteur, toujours dans l’attente de balises claires pour engager leurs plans de commande et relancer les réseaux de distribution.
Cette prudence contraste nettement avec le second semestre 2023, lorsque les premières importations officielles validées avaient ravivé l’activité du réseau des concessionnaires. Aujourd’hui, le constat est partagé dans les milieux économiques où certains experts s’accordent à indiquer que les autorités semblent vouloir éviter une reprise précipitée, misant sur un équilibre délicat entre l’industrialisation du secteur, les besoins du marché et la préservation des réserves en devises.
En l’absence de directives claires, la pénurie de véhicules persiste et façonne un marché profondément déséquilibré. D’un côté, une production locale encore limitée qui ne suffit pas à répondre à la demande, dominée par l’usine Fiat d’Oran et quelques projets en cours de concrétisation, notamment avec des constructeurs chinois (Chery, Geely, Omoda, Jaecoo…).
De l’autre, un marché parallèle en pleine effervescence, où les véhicules d’occasion atteignent des prix records. Les consommateurs, eux, restent en suspens. Les délais s’allongent, les prix grimpent, et les espoirs d’un retour à la normale s’éloignent à mesure que le temps passe.
Dans ce contexte, les distributeurs historiques espéraient un signal fort avant la fin de l’année. Ils redoutent désormais un nouveau report, sans échéance ni cadre opérationnel précis. Le schéma industriel 2025–2030 présente pourtant des objectifs ambitieux, avec une production envisagée pouvant atteindre 100 000 véhicules par an et un taux d’intégration locale supérieur à 30%. Si ces perspectives restent encourageantes, leur mise en œuvre concrète reste encore à préciser pour accompagner pleinement le développement du secteur.
Pour cela, les professionnels du secteur appellent à des mesures de facilitation – notamment fiscales, logistiques et bancaires – pour transformer ces projections en réalité. Dans cette phase d’attente, le gouvernement avance avec prudence.
Il cherche à concilier stabilité économique, attractivité pour l’investissement et relance d’un secteur devenu stratégique à la fois pour l’emploi, la balance commerciale et la confiance des ménages. Mais pour sortir de l’impasse, il sera crucial d’apporter des réponses claires aux déséquilibres actuels du marché.
Car sans cadre lisible et sans mise en œuvre rapide, la relance tant attendue du secteur automobile risque d’impacter les acteurs du secteur.
Aziz Kharoum El-Watan.com
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