Le chef de service psychiatrie à l’hôpital de Chéraga : «Il faut aller vers une prévention plus efficace contre la drogue»
«Si on arrive aux soins, on peut dire qu’il ya une forme d’échec dans la prévention. Si on veut réellement rendre notre politique, notre plan d’action plus efficient, il faut aller vers une prévention plus efficace», a indiqué, hier, Abdelkarim Messaoudi, chef de service psychiatrie à l’hôpital de Chéraga. Par Thinhinane Khouchi Les campagnes de […]
«Si on arrive aux soins, on peut dire qu’il ya une forme d’échec dans la prévention. Si on veut réellement rendre notre politique, notre plan d’action plus efficient, il faut aller vers une prévention plus efficace», a indiqué, hier, Abdelkarim Messaoudi, chef de service psychiatrie à l’hôpital de Chéraga.
Par Thinhinane Khouchi
Les campagnes de sensibilisation n’arrivent plus à avoir de l’effet sur une jeunesse assoiffée de drogue et produits psychotropes. En effet, la dépendance aux produits psychotiques, surtout au sein de la population jeune et des adolescents en Algérie, est préoccupante et constitue un réel problème de santé publique, selon les données de prise en charge disponibles. En 2023, plus de 34 000 personnes ont été prises en charge au niveau des différentes structures de soins en addictologie, avec une prédominance des personnes âgées de 16 à 35 ans. S’exprimant hier, sur les ondes de la Radio nationale, Abdelkarim Messaoudi a indiqué que «la consommation de différentes drogues connaît une augmentation alarmante dans le monde, mais également dans notre pays, et les causes diffèrent d’un cas à l’autre». Par ailleurs, revenant sur le rôle des campagnes de prévention, l’invité de la radio Chaîne 3 a assuré que «les messages de sensibilisation sont très importants dans le processus de prise en charge. Malheureusement, on peut dire qu’il y a une forme d’échec dans les campagnes de prévention et de sensibilisation si on arrive aux soins», précisant que «si on veut réellement rendre notre politique, notre plan d’action plus efficient, il faut aller vers une prévention plus efficace». Il a également indiqué que «l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a déclaré qu’en 2024, il a été enregistré 3 millions de décès dus à la consommation d’alcool et de drogues, majoritairement chez les hommes. Avec plus de 300 000 000 de consommateurs dans le monde, ces chiffres doivent être communiqués régulièrement pour sensibiliser les usagers de ces drogues aux dangers et aux risques qu’ils encourent». Par ailleurs, en plus de la consommation du cannabis qu’on connaît depuis des années, M. Messaoudi a affirmé qu’«aujourd’hui, il y a de nouvelles drogues de synthèse qui sont des substances conçues pour imiter les effets pharmacologiques du produit parent qui font des ravages chez nous». Il dira qu’on «assiste à un changement de profil du consommateur. Actuellement, nous constatons de plus en plus de jeunes qui consomment plusieurs drogues. On retrouve des drogues dures et les drogues de synthèse qui malheureusement dans certaines situations sont mal identifiées. On ne connaît ni l’origine, ni la composition de ces produits, ce qui ne nous facilite pas leur identification et risque de compliquer la prise en charge du malade». L’intervenant a également constaté un nouveau phénomène, celui de la consommation par voie injectable ce qui est extrêmement dangereux pour les consommateurs, car cette forme est considérée parmi les causes les plus fréquentes de contamination de maladies infectieuses comme le VIH et l’hépatite C. «Nous avons beaucoup de patients souffrant d’hépatite C, ce qui rend leur prise en charge beaucoup plus compliquée», a déploré l’intervenant .
T. K.
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