Le Proche-Orient bascule dans l’inconnu: Téhéran prépare sa contre-attaque après la frappe israélienne

Une nouvelle escalade vient de s’amorcer au Moyen-Orient. Dans la nuit de vendredi, l’armée israélienne a mené une attaque ciblée contre plusieurs positions civiles et militaires en Iran, provoquant la mort de plusieurs responsables iraniens, selon la télévision nationale. Par Meriem B. Qualifiée de «violation flagrante du droit international» par Téhéran, cette offensive a provoqué […]

Juin 13, 2025 - 23:35
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Le Proche-Orient bascule dans l’inconnu: Téhéran prépare sa contre-attaque après la frappe israélienne

Une nouvelle escalade vient de s’amorcer au Moyen-Orient. Dans la nuit de vendredi, l’armée israélienne a mené une attaque ciblée contre plusieurs positions civiles et militaires en Iran, provoquant la mort de plusieurs responsables iraniens, selon la télévision nationale.

Par Meriem B.

Qualifiée de «violation flagrante du droit international» par Téhéran, cette offensive a provoqué une onde de choc au sein des autorités iraniennes, qui promettent une riposte «implacable et exemplaire». Tandis que l’Algérie condamne fermement l’agression israélienne, les forces armées iraniennes se disent prêtes à répondre par tous les moyens nécessaires. La République islamique a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU, invoquant son droit à l’autodéfense face à ce qu’elle considère comme une agression manifeste.
L’Algérie a exprimé sa vive condamnation et son indignation face à l’agression «flagrante» perpétrée par Israël contre la République islamique d’Iran, dénonçant une violation manifeste du droit international rendue possible, selon elle, par «l’impunité» dont jouit l’agresseur. Dans un communiqué diffusé hier, le ministère des Affaires étrangères affirme que «cette agression, en totale contradiction avec les principes du droit international et de la Charte des Nations unies, illustre une fois de plus la politique d’agression systématique menée par l’occupation israélienne». Une politique, souligne la déclaration, «fondée sur l’illusion de garantir la sécurité de son entité au détriment de celle de ses voisins, à commencer par les Palestiniens dans tous les territoires occupés, et en passant par les autres États de la région sans exception». Tout en mettant en garde contre «les dangers d’une complaisance vis-à-vis de l’arrogance et de la violence de l’occupant israélien», l’Algérie en appelle à la responsabilité de la communauté internationale. Elle exhorte en particulier le Conseil de sécurité des Nations unies à «assumer pleinement son rôle dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales», et à agir de manière urgente pour «mettre un terme aux politiques d’occupation israélienne qui compromettent gravement la stabilité de toute la région». Pour sa part, le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié l’opération israélienne de «violation flagrante des chartes onusiennes» et d’«atteinte grave à la souveraineté nationale». La diplomatie iranienne a évoqué une «agression manifeste contre l’intégrité territoriale» du pays, rappelant que l’article 51 de la Charte des Nations unies reconnaît à chaque État le droit de se défendre par tous les moyens nécessaires. Le ministère iranien de la Défense a, de son côté, dénoncé un acte «barbare» de la part de «l’entité sioniste», affirmant que «les forces armées iraniennes, conformément aux ordres du Commandant en chef, sont prêtes à infliger une punition sévère à l’ennemi». L’attaque a aussi été décrite comme une nouvelle preuve de la «nature maléfique» de l’État hébreu, selon les termes du communiqué. Dans ce contexte particulièrement tendu, le Guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a procédé à une série de nominations à la tête des forces armées. Le général Mohammad Pakpour a été nommé à la tête du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), tandis que le général de brigade Abderahim Moussaoui prend le commandement suprême de cette force
d’élite. Ces changements surviennent après la mort de hauts responsables militaires, qualifiés de «martyrs» par les autorités. La délégation iranienne auprès des Nations unies a, par ailleurs, appelé le Conseil de sécurité à tenir une réunion d’urgence pour examiner cette attaque, qu’elle considère comme une menace directe à la paix régionale. Dans une lettre officielle, l’Iran a rappelé son droit à se défendre et à préserver son intégrité territoriale. En parallèle, les vols à destination et en provenance de l’aéroport international de Téhéran ont été suspendus par précaution, tandis que les forces armées iraniennes ont été placées en état d’alerte maximale. Cette nouvelle confrontation entre l’Iran et Israël fait craindre une escalade militaire de grande ampleur dans une région déjà marquée par des tensions multiples. Les regards se tournent désormais vers les chancelleries internationales, appelées à intervenir pour éviter un embrasement généralisé.

Condamnations massives et appels à l’arrêt de l’agression
La communauté internationale a condamné à l’unisson
l’agression sioniste contre des positions civiles et militaires en Iran, appelant à la «retenue et à la désescalade».  Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, après avoir dénoncé les attaques de l’armée sioniste, a appelé «à faire preuve de la plus grande retenue». L’Union africaine (UA) a indiqué, pour sa part, que les attaques de l’armée sioniste sur des sites nucléaires et militaires en Iran «constituent une grave menace pour la paix et la sécurité internationales», appelant toutes les parties «à faire preuve de la plus grande retenue». De son côté, l’Union européenne(UE) a, par la voix de sa cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas, assuré que «la diplomatie demeure la meilleure voie à suivre» pour résoudre les différends.  L’Agence internationale de
l’énergie atomique (AIEA) a appelé, à son tour, «à la retenue pour éviter une nouvelle escalade», soulignant que «les sites nucléaires ne devaient jamais être ciblés». De son côté, la Russie a qualifié les attaques de l’armée sioniste d’«inacceptables», mettant en garde que celles-ci conduiront à une «dangereuse escalade des tensions».  Les attaques contre un Etat membre souverain de l’ONU, ses citoyens, des villes pacifiques endormies et des installations nucléaires et énergétiques «sont absolument inacceptables», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
La Chine s’est dite, de son côté, «très préoccupée» par l’agression de l’armée sioniste contre l’Iran et «profondément inquiète» des graves conséquences que cette attaque pourrait entraîner. «La Chine est opposée à toute violation de la souveraineté, de la sécurité et de l’intégrité territoriale de l’Iran», a souligné un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. L’Arabie saoudite, la Jordanie et le Qatar ont dénoncé fermement, pour leur part, l’agression sioniste, affirmant que «ces attaques constituent une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Iran». De même, la Turquie a exhorté I’entité sioniste à «mettre fin immédiatement à ses actions agressives» qui «pourraient entraîner de nouveaux conflits».  A leur tour, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, ont appelé «à éviter l’escalade et à privilégier les voies de dialogue».  Allant dans le même sens, le Venezuela et le Japon ont jugé «regrettables» de telles attaques.  M. B.