Le trône de Goïta sur un volcan : purges et rumeurs de coup d’État à Bamako

La junte militaire malienne, dirigée par le colonel Assimi Goïta, fait face à sa plus grave crise interne. Une vague de purges au sein de l’armée révèle les fractures béantes d’un régime qui, après avoir misé sur la force pour s’imposer, découvre que les baïonnettes sur lesquelles il s’appuie sont devenues chancelantes. Bamako vit au […]

Août 13, 2025 - 11:43
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Le trône de Goïta sur un volcan : purges et rumeurs de coup d’État à Bamako

La junte militaire malienne, dirigée par le colonel Assimi Goïta, fait face à sa plus grave crise interne.

Une vague de purges au sein de l’armée révèle les fractures béantes d’un régime qui, après avoir misé sur la force pour s’imposer, découvre que les baïonnettes sur lesquelles il s’appuie sont devenues chancelantes.

Bamako vit au rythme de rumeurs assourdissantes et d’un silence officiel inquiétant. Ces derniers jours, le Mali est le théâtre d’une vaste opération de répression qui ne vise ni les opposants politiques traditionnels ni les groupes terroristes, mais bien le cœur du système : l’armée. Selon des sources concordantes, des dizaines d’officiers et de sous-officiers ont été arrêtés. Si le chiffre officiel reste un secret d’État, les estimations varient entre 20 et plus de 50 militaires mis aux arrêts. Le motif ? Une présumée tentative de coup d’État, un complot ourdi dans les casernes mêmes qui ont porté le colonel Goïta au pouvoir.

Cette crise interne n’est pas une surprise pour les observateurs avertis de la scène sahélienne. Elle est la conséquence logique d’un pouvoir né de deux coups de force successifs (2020 et 2021) qui, pour se maintenir, n’a eu d’autre choix que de recourir à l’autoritarisme, à la censure et à la mise à l’écart de toute voix discordante. Aujourd’hui, le monstre semble se retourner contre son créateur, et les divisions au sein de la Grande Muette malienne éclatent au grand jour.

Face à cette fronde, le régime réagit comme tous les pouvoirs autoritaires aux abois : par le silence et la force. Aucun communiqué officiel n’est venu éclaircir la situation, laissant libre cours à la spéculation et à l’angoisse. Ce mépris pour la transparence trahit la fébrilité d’un pouvoir qui craint que la moindre information ne vienne jeter de l’huile sur le feu.