L’eau minérale sous la loupe
Une augmentation remarquable de la production et de la consommation de l’eau minérale est constatée en Algérie. Une multitude de marques sont proposées au consommateur algérien qui ne paie pas au même prix cette eau embouteillée. C’est à cette question que s’intéresse le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, qui veut […] The post L’eau minérale sous la loupe appeared first on Le Jeune Indépendant.

Une augmentation remarquable de la production et de la consommation de l’eau minérale est constatée en Algérie. Une multitude de marques sont proposées au consommateur algérien qui ne paie pas au même prix cette eau embouteillée. C’est à cette question que s’intéresse le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, qui veut instaurer un suivi périodique afin d’assurer la transparence du marché et consacrer les principes d’équilibre et de concurrence loyale.
Un exposé exhaustif sur le marché de l’eau minérale et de l’eau de source a été récemment exposé devant le ministre du Commerce intérieur. Il a été question de la commercialisation de ces produits sous plusieurs marques commerciales nationales, et les niveaux des prix adoptés au niveau des grossistes et des détaillants. Tayeb Zitouni avait alors souligné la nécessité de s’appuyer sur des données objectives et des études techniques précises dans l’analyse des indicateurs du marché et la prise de toute mesure réglementaire, en vue de réaliser un équilibre entre les exigences de production et les coûts, d’une part, et les droits du consommateur et la protection du pouvoir d’achat, d’autre part.
Une bouteille d’un litre et demi est en moyenne vendue à 35 DA, sachant que les prix diffèrent selon la marque. Selon l’Association pour la protection des consommateurs El Aman, le prix de l’eau minérale embouteillée appliqué en Algérie est accessible. « Le prix de l’eau embouteillée en Algérie est la moins chère par rapport au pouvoir d’achat des citoyens et aussi en comparaison aux prix appliqués dans d’autres pays », a affirmé Hacène Menouar, président de l’association El Aman.
Selon lui, il est plutôt essentiel de s’intéresser à la qualité ainsi qu’aux conditions de transport et de commercialisation de cette eau. La question du prix n’est pas pour autant essentielle selon lui car, a-t-il expliqué, « ce n’est pas un produit de première nécessité. C’est un luxe ! ».
Le transport et la commercialisation de l’eau embouteillée, comme c’est le cas pour d’autres produits alimentaires, doivent se faire dans les conditions optimales. « C’est la problématique à régler. Ces bouteilles d’eau sont souvent transportées et exposées au soleil », a-t-il signalé, soulignant la nécessité de sévir et de veiller à l’application des mesures dictée par la loi.
Retour à la consommation de l’eau du robinet
Le président de l’association El Aman a par ailleurs appelé au retour à la consommation de l’eau du robinet, affirmant que l’accès à l’eau potable est un droit constitutionnel. Une eau qui est aussi « moins chère que l’eau minérale ou de source embouteillée », selon les explications de M. Menouar.
Soulignant le fait que l’eau est une grande problématique de consommation, il estime que la question du prix de l’eau en bouteille, de source ou minérale, ne se posera plus s’il y a un retour massif à la consommation de l’eau du robinet. Une eau, a-t-il tenu à souligner, qui est potable dans sa majorité, comme le démontrent les analyses effectuées sur plusieurs sites. « Les analyses effectuées ont démontré qu’elle est potable. A l’exception de certaines régions », a-t-il précisé.
Selon lui, c’est la réputation qui fait de cette eau, une eau non potable. « Nombreux sont ceux qui ont cette arrière-pensée. Beaucoup de gens ne consomment pas l’eau du robinet sous prétexte qu’elle est polluée, avec un arrière-goût, et donc non potable », a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d’intervenir et d’effacer cette idée reçue. « Il faut rassurer les Algériens sur la qualité de l’eau du robinet », a affirmé M. Menouar, suggérant l’intervention des autorités concernées, à l’instar du ministère des Ressources en eau, qui est appelé à intervenir.
Soulignant la nécessité d’asseoir un bon suivi au niveau des sociétés de distribution d’eau potable, M. Menouar préconise l’organisation de grandes campagnes de sensibilisation en vue de « rassurer et de dire que l’eau du robinet est bonne du moins pour certaines régions ». Pour le président d’El Aman, en tant qu’association, « cette démarche va nous aider à convaincre le consommateur de recourir de plus en plus à la consommation de l’eau du robinet et de porter de moins en moins ‘’le fardeau’’ de l’eau en bouteille ».
Selon lui, le moment est venu pour changer la donne, car force est de constater que nombreuses sont les familles algériennes qui sont « forcées » de consommer l’eau en bouteille, même si cela engendre une dépense supplémentaire.
Il a, dans ce sens, relevé les multiples retombées de cette habitude de consommation. Il a en premier lieu évoqué l’impact économique, qui consiste au fait de payer plus cher cette eau, contrairement à l’eau du robinet, qui est à peine facturée à 5 DA le m3. L’impact environnemental a également été soulevé par M. Menouar, lequel a signalé l’absence du tri sélectif des déchets mais aussi les coûts élevés du recyclage, dans la mesure où cela est fait.
Réitérant la recommandation de l’association, qui consiste au recours limité à la consommation de l’eau en bouteille (au niveau des restaurants, lors des événements…), M. Menouar a surtout mis en garde contre l’impact sanitaire de l’eau en bouteille. En effet, la bouteille en plastique est fabriquée avec une matière qui dégage, a-t-il signalé, des substances cancérigènes, notamment lorsqu’elle est exposée au soleil.
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