L’Etat colonial français mène une guerre d’extermination par la famine à Mayotte

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Déc 30, 2024 - 10:58
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L’Etat colonial français mène une guerre d’extermination par la famine à Mayotte

Par Khider Mesloub – Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte, est outré par la gestion calamiteuse de la catastrophe provoquée par le cyclone Chido. Il vient de laisser éclater sa colère sur France info. Le sénateur mahorais a dénoncé des« failles» dans la« gestion de la crise» à Mayotte. Il a également souligné une «contradiction» entre les annonces du ministère de l’Intérieur à propos de la distribution de vivres, d’eau ou sur la réalimentation en électricité dans les foyers. «J’ai reçu des photos et des films de distributions de denrées : c’est des sardines et de l’eau !», s’est indigné le sénateur.

Les autorités coloniales françaises se sont targuées d’avoir distribué 390 000 litres d’eau et 65 tonnes de nourriture. Or, selon le sénateur mahorais, il s’agirait d’une «obole». «Nous avons une population qui est de 319 000, voire 320 000 personnes. Faites le calcul vous-même ! En dix jours, on a distribué un litre d’eau par personne», a déploré le sénateur issu de la majorité présidentielle.

«Il y a plein de gens qui n’ont pas à manger, il y a plein de gens qui n’ont pas d’eau, il y a plein de gens qui dorment encore à la belle étoile», a-t-il ajouté.

Cette catastrophe dévoile au grand jour la gestion coloniale de l’île par la France. A ce jour, l’aide humanitaire continue d’arriver au compte-goutte, les pénuries d’eau, de logement et d’alimentation s’aggravent de jour en jour. Et le seul hôpital de l’île est fortement endommagé, privant des milliers de sinistrés de tout soin.

On savait que les autochtones de l’île de Mayotte, île sciemment maintenue dans la précarité et le sous-développement, à l’instar des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, étaient, du fait d’une politique ultra-sécuritaire et xénophobe, victimes d’exactions racistes et de répression coloniale. On découvre, après le passage du cyclone dévastateur Chido, qu’en matière de secours et de soins, ils sont également traités comme les Gazaouis. C’est-à-dire comme des animaux.

Deux semaines après la catastrophe, un désastre humanitaire se produit dans le 101e département français. Dans ce département colonial, la situation est particulièrement dramatique. Des centaines de milliers de personnes sont toujours laissées sans ressource, affamées et à la merci de l’aide humanitaire aléatoire, dispensée parcimonieusement par les autorités coloniales françaises.

La majorité de la population mahoraise souffre de la faim. Elle a surtout soif. Deux semaines après le passage du cyclone Chido, des milliers de sinistrés manquent cruellement d’eau potable. Le risque de mort par déshydratation est grand. Des milliers de sinistrés ne parviennent pas à savoir où et quand ces distributions se déroulent. Une distribution d’autant plus indispensable que les prix d’un pack d’eau ont grimpé dans certains magasins jusqu’à 18 euros. Avant le passage du cyclone, les habitants recevaient déjà une eau impropre à la consommation, eau qu’ils devaient au préalable bouillir avant de la boire. Or, aujourd’hui, ils ne sont pas en capacité de faire bouillir la rare eau impropre, en raison de la défaillance du raccordement à l’électricité.

Comme l’a déploré le sénateur mahorais, Saïd Omar Oili, depuis le passage du cyclone, les autorités coloniales françaises n’ont distribué qu’un litre d’eau par personne à Mayotte où il fait actuellement 35°. Or, quand on sait que, pour le bon fonctionnement de l’organisme humain, il est recommandé de boire un minimum de 1,5 à 2 litres d’eau par jour (pour les adultes), les Mahorais auraient consommé en 15 jours seulement 1 litre par personne. Autant dire rien. A cause du manque d’accès à l’eau potable, les risques sanitaires sont majeurs. Beaucoup redoutent la propagation de maladies comme le choléra, la dengue et le paludisme.

Force est de constater que les autochtones mahorais se trouvent ainsi dans une forte situation d’insécurité alimentaire. Ils souffrent de malnutrition aiguë. Des photos et des vidéos en ligne montrent des sinistrés mahorais dans un état critique, présentant des signes d’émaciation. En outre, la destruction des infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement pourrait rapidement dégénérer en une épidémie majeure, notamment le choléra qui avait déjà ravagé l’île plusieurs mois avant le passage du cyclone.

Plusieurs organisations humanitaires estiment que la malnutrition et la déshydratation s’étendent de façon alarmante à Mayotte. Car, pendant que l’accès à la nourriture se tarit, les prix des produits essentiels disponibles, eux, s’envolent. Un homme politique a déclaré à propos de Mayotte : «On se croirait à Haïti».

Lors de sa visite éclair à Mayotte, le jeudi 19 décembre, visite fortement chahutée à coups de «Macron démission» et de «Tu racontes des salades», Macron a osé déclarer, avec cynisme, à l’intention des sinistrés mahorais : «Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde». On peut rétorquer au président de la République bourgeoise excrémentielle que la France coloniale a transformé, depuis longtemps, les Mahorais en merde – pour reprendre le langage trivial de Macron. Les traite comme de la merde. La preuve : près de 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté, autrement dit dans des conditions sociales merdiques.

Plus que jamais, la population autochtone mahoraise est victime d’une aide humanitaire insuffisante, voire inexistante, notamment pour les personnes sans-papiers qui sont privées de distributions alimentaires. En effet, selon plusieurs sources, certes l’Etat colonial français a mis en place une distribution de colis alimentaires rudimentaires, mais cette distribution est conditionnée dans plusieurs endroits de l’île à la présentation de papiers d’identité.

Ainsi, en pleine crise humanitaire catastrophique, la France coloniale applique un traitement xénophobe à l’égard des sinistrés. Elle refuse de distribuer des colis à certains habitants de Mayotte au motif qu’ils seraient en «situation irrégulière». Elle s’inspire de l’Etat raciste d’Israël. A Gaza, les autorités sionistes ne s’opposent-elles pas à tout acheminement d’aide humanitaire aux Palestiniens au prétexte qu’ils sont affiliés au Hamas ?

Une habitante de Mayotte, maman de deux enfants en bas âge, dont le quartier a été totalement ravagé, a témoigné dans un journal : «A Mayotte, il n’y a rien du tout. On nous traite comme des chiens. Même si des choses arrivent, c’est une boîte de sardine avec une seule bouteille d’eau et une boîte de tomate pelée pour toute la famille. Une petite boîte de lait pour les enfants, rien de plus. C’est ça que j’ai reçu hier.»

Ces rations scandaleuses, distribuées avec parcimonie et discrimination, sont totalement insuffisantes pour répondre à l’ampleur des besoins de la population mahoraise.

À Mayotte, une véritable guerre d’extermination par la famine est menée par l’Etat colonial français contre des centaines de milliers de Comoriens, et plus largement contre les étrangers, exclus de toute aide humanitaire et de soin.

Une situation inhumaine qui doit alarmer l’opinion internationale, mobiliser tous les anticolonialistes pour réclamer la fin de la colonisation de Mayotte.

K. M.

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