L’excrément du diable

Par A. Boumezrag – Le pétrole est l’excrément du diable... et Israël son chef cuisinier attitré. La morale reste un accessoire décoratif, entre dollars et pipelines. Le cynisme continue de régner.

Sep 27, 2025 - 09:39
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L’excrément du diable

Par A. Boumezrag – La Seconde Guerre mondiale se termine. L’Europe est en ruines, mais l’Occident a déjà les yeux rivés sur un autre jackpot : pétrole, dollar et contrôle stratégique du Proche-Orient. Israël apparaît alors comme un pion parfait dans ce jeu où la morale est optionnelle et le cynisme nécessaire. En 2025, cette logique est plus visible que jamais.

En septembre 2025, l’Union européenne tente de donner des gages de morale en menaçant de suspendre certains accords commerciaux avec Israël, affectant plusieurs milliards d’euros d’exportations. Une posture courageuse en apparence, mais qui peine à masquer l’hypocrisie d’un continent qui a longtemps fermé les yeux sur les violations des droits humains dès lors que les contrats énergétiques restaient juteux. La morale européenne semble parfois un simple décor.

Israël, de son côté, continue de jouer un rôle central dans le commerce énergétique mondial. Les exportations de pétrole et de gaz, notamment via le pipeline Trans-Israël reliant la mer Rouge à la Méditerranée, consolidant sa position stratégique et commerciale, illustrent parfaitement ce cynisme international : la sécurité énergétique prime sur les critiques humanitaires.

Les relations d’Israël avec ses voisins arabes, bien que teintées d’une méfiance historique, restent souvent dictées par les ressources. L’Egypte coopère toujours dans le domaine de l’énergie malgré les tensions publiques. Ce mélange d’ennemis de façade et de partenaires pragmatiques révèle la nature réelle des alliances au Moyen-Orient : une quête incessante de contrôle et de profit, où la morale est reléguée au second plan.

L’Arabie Saoudite continue de jouer son rôle stratégique, garantissant la stabilité de ses réserves pétrolières en échange d’une hypothétique protection militaire américaine et de contrats en dollars. La logique est implacable : pétrole, sécurité et monnaie internationale, toujours plus fort que la conscience.

L’UE tente de se présenter comme défenseur des droits humains, mais cette posture est fragile. Les Etats membres restent divisés, les intérêts nationaux divergent. Parallèlement, l’Europe continue de commercer avec d’autres régimes pourtant qualifiés d’autoritaires, soulignant que ses discours moraux ne sont jamais complètement séparés des impératifs économiques.

La guerre en Ukraine a déjà montré les doubles standards de l’Occident : sanctions sévères contre la Russie, mais tolérance envers d’autres partenaires stratégiques. Le principe, dans ce théâtre géopolitique, reste flexible selon les convenances.

Israël, tout en poursuivant ses agressions, ses violations du droit international et ses massacres, reste un acteur clé dans le marché énergétique mondial. Entre pipelines, exportations et alliances stratégiques, le pays illustre parfaitement le rôle de «chef cuisinier» dans ce banquet cynique : il prépare, coordonne et sert l’ingrédient central de la géopolitique mondiale – le pétrole – tout en profitant de la complicité internationale.

Le pétrole est l’excrément du diable… et Israël son chef cuisinier attitré. La morale reste un accessoire décoratif, entre dollars et pipelines. L’Occident s’invite à la table de ce banquet macabre, savourant chaque bouchée, tout en feignant d’ignorer la nature du plat servi. Le cynisme continue de régner en maître sur le Proche-Orient et au-delà.

A. B.