Exclusif – Le porte-parole de l’Union juive pour la paix se confie à notre site

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Août 10, 2025 - 22:58
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Exclusif – Le porte-parole de l’Union juive pour la paix se confie à notre site

Le porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Pierre Stambul, revient, dans cet entretien exclusif à Algeriepatriotique, sur l’affaire de la fermeture du compte bancaire de cette organisation qui ne se contente pas de dénoncer le génocide à Gaza, mais aide concrètement les populations de cette enclave palestinienne assiégée et affamée par l’entité sioniste. Le compte de l’UJFP a été fermé pour l’empêcher de continuer à apporter son soutien aux populations palestiniennes victimes de génocide.

Algeriepatriotique : Le Crédit coopératif a fermé le compte bancaire de l’UJFP. Comment les responsables de cet établissement financier ont-ils justifié cette décision ?

Pierre Stambul : Ils ont refusé d’expliquer leur raison. Il y a un seul cas dans la législation française où une banque n’est pas tenue de s’expliquer, c’est quand il y a soupçon de financement du terrorisme. Or, toutes les banques européennes appliquent le même stratagème : elles interdisent les virements pour la Palestine en feignant de croire que ce financement vise à financer ce qu’ils appellent le terrorisme. On ne pensait pas que le Crédit coopératif, qui s’est construit une réputation de «banque de gauche» appliquerait cette mesure infamante.

Avez-vous été prévenus avant la clôture du compte ?

Ils nous ont prévenus il y a neuf mois. Puis ils ont différé cette fermeture à plusieurs reprises, sans doute parce que, dans la banque, il y avait des désaccords. La fermeture est effective depuis le 31 juillet.

Comment expliquez-vous cette fermeture abusive ?

L’UJFP a une coopération très ancienne avec la société civile de la bande de Gaza, et en particulier avec les paysans des villages de Khuza’a et Abasan, qui date d’un voyage là-bas en 2016. Depuis le début du génocide, l’UJFP a pu envoyer des sommes énormes : environ 650 000 euros par virement bancaire. Les raisons de ce succès ? Notre équipe à Gaza, qui est dirigée par Abu Amir, notre représentant là-bas, a pu dresser des grands villages de tentes, installer des sanitaires, désinfecter les camps, faire passer des équipes médicales, rescolariser les enfants (jusqu’à 13 ans), assurer un soutien psychologique (surtout pour les femmes), relancer l’agriculture là où c’est encore possible. L’UJFP a donné sur son site les preuves quotidiennes de l’usage des sommes envoyées. Elle a publié régulièrement des analyses du génocide en cours et de la complicité mondiale. Cela a assuré un succès jamais démenti de notre collecte pour Gaza.

Qu’est-ce que cela impliquera pour les actions humanitaires de l’UJFP en Palestine ?

Ce succès est intolérable pour le système bancaire. Les banques participent à l’étranglement de la Palestine et à la criminalisation de la solidarité. C’est ce qui explique la fermeture de notre compte. L’UJFP a ouvert un nouveau compte et gère sans problème ses activités. Mais toutes les banques européennes appliquent la même politique et, pour l’instant, les virements bancaires pour Gaza sont interrompus.

Pensez-vous pouvoir trouver d’autres alternatives pour financer vos projets humanitaires à Gaza ?

Ces projets sont plus politiques qu’humanitaires. Nous essayons d’empêcher la destruction de la société palestinienne. Dès 2016, il a fallu inventer en permanence pour briser le blocus bancaire et nous y sommes toujours parvenus. Nous sommes en passe de reprendre avec succès nos virements. Je ne donnerai aucune précision.

Pour comprendre la raison du génocide en cours à Gaza, il faut porter son regard vers les ressources gazières et pétrolières maritimes et terrestres de l’enclave, affirment des analystes. Qu’en pensez-vous ?

Depuis 130 ans, le but de la colonisation sioniste a toujours été «le maximum de territoires et le minimum d’Arabes». Ce projet est toujours à l’œuvre. Bien sûr, si ce colonialisme a l’occasion de s’enrichir et de piller, il ne se privera pas. Mais le but fondamental des sionistes, c’est d’infliger aux Palestiniens ce que les colons européens ont infligé aux Amérindiens ou aux Aborigènes : expulser, enfermer et tuer. C’est ce qui se passe à Gaza.

Propos recueillis par Kahina Bencheikh El-Hocine

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