Manifestations

Si la crise au Royaume-Uni, ayant mené au Brexit en 2019, a été motivée par de très nombreux facteurs, la majorité d’entre eux étant économiques, certains concernaient également la politique migratoire du pays et de l’Europe. Toutefois, six ans après la sortie effective du pays de l’Union européenne les tensions dues aux difficultés financières, à […]

Août 3, 2025 - 21:10
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Manifestations

Si la crise au Royaume-Uni, ayant mené au Brexit en 2019, a été motivée par de très nombreux facteurs, la majorité d’entre eux étant économiques, certains concernaient également la politique migratoire du pays et de l’Europe. Toutefois, six ans après la sortie effective du pays de l’Union européenne les tensions dues aux difficultés financières, à l’insécurité et à l’immigration sont au plus haut. Cette semaine, une fois encore, la population britannique s’affronte au sujet de ses immigrés. Lors d’une marche organisée par la formation d’ultra-droite «Britain First» (La Grande-Bretagne d’abord) samedi, des heurts ont éclaté, poussant la police à procéder à des arrestations. Alors que des manifestants s’étaient déplacés pour appeler à une «re-migration» massive, deux semaines après qu’un demandeur d’asile éthiopien de 38 ans a été mis en examen, soupçonné d’avoir tenté d’embrasser une adolescente de 14 ans, des groupes de militants antiracistes sont de leur côté venus dire leur opposition. Les deux groupes se sont affrontés brièvement au début de la manifestation avant que la police ne les sépare. «C’est une marche pour la re-migration», a exposé Brendan O’Reilly, un manifestant de 66 ans. «Renvoyez-les d’où ils viennent, ne les laissez pas entrer, empêchez-les simplement d’arriver, nous avons des hôtels pleins de migrants et nous avons nos propres sans-abri qui sont dehors dans la rue, mendiant de la nourriture et sans hébergement», a-t-il ajouté. Judy, une contre-manifestante de 60 ans, infirmière à la retraite, a de son côté dit être là parce qu’elle «refuse de voir des gens pleins de haine dans les rues de Manchester». «Veulent-ils que tout le monde s’en aille ou est-ce seulement les gens de couleur ? Je suspecte que ce sont juste les gens de couleur qu’ils veulent voir re-migrer», a-t-elle ajouté. À Londres, manifestants et contre-manifestants ont convergé vers un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile en centre-ville, comme lors de manifestations précédentes qui avaient parfois donné lieu à des violences. Là aussi, des heurts ont éclaté avant que la police n’intervienne. Dans un post publié sur le réseau social X (ex-Twitter), la police londonienne a écrit que ses agents avaient dégagé un carrefour où les contre-manifestants s’étaient groupés. «Il y a eu neuf interpellations pour l’instant, dont sept pour atteinte à l’ordre public», a-t-elle précisé. Plusieurs incidents se sont produits ces dernières semaines dans le cadre de ces mobilisations, pour la plupart dans le quartier londonien d’Epping. Si elles sont pour le moment circonscrites, les autorités redoutent le scénario cauchemardesque des émeutes de l’été 2024. Des insurgés s’en étaient pris à des hôtels dans plusieurs villes, ainsi qu’à des mosquées, après que de rumeurs ont décrit l’agresseur, un adolescent britannique, comme un demandeur d’asile musulman. Les affrontements avec les forces de l’ordre avaient alors été particulièrement violents. Or, le gouvernement de gauche actuel n’hésite pas à mettre de l’huile sur le feu en prenant des mesures immigrationnistes en totale contradiction avec le sentiment global dans le pays. En effet, de nombreux sondages démontrent que non seulement les Britanniques sont dans leur ensemble favorables à une régulation plus stricte et à une baisse de l’immigration, ils confirment surtout que cette thématique est désormais au premier plan de la préoccupation des électeurs. Reste à voir, toutefois, si cela sera retranscrit lors des prochaines élections ou si une fois encore les travaillistes, au pouvoir depuis une année, dont la politique est largement critiquée depuis, seront malgré tout réélus, renforçant les cassures dans un pays au bord de la crise de nerfs.