Procès Imetal lundi prochain: Lourdes accusations contre 25 hauts cadres

C’est sans doute l’un des dossiers de corruption les plus importants de ces deux dernières années. Le procès de l’affaire Imetal sera finalement ouvert, lundi prochain, par le pôle pénal, économique et financier près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger.

Imetal est un groupe public des industries métallurgiques, sidérurgiques et métalliques possédant plusieurs filiales au nombre de treize. Cette affaire est déjà qualifiée comme un grave scandale de corruption ayant touché l’un des secteurs industriels stratégiques du pays.

Vingt-cinq personnes sont accusées dans cette affaire. Elles devront répondre aux juges à plusieurs lourdes accusations de scandales liés à la gestion de ce groupe public. Il s’agit notamment de détournement de fonds publics, irrégularités de gestion financière, marchés conclus en violation de la réglementation, contrats avec des entités et des tiers contraires à la loi, atteintes aux installations sensibles du complexe d’El Hadjar et arrêts répétés de la production causant des préjudices financiers importants.

En plus de ces accusations, les accusés sont poursuivis pour d’autres délits, le blanchiment d’argent et de revenus criminels, octroi d’avantages injustifiés lors des signatures de contrats publics, abus de fonction et dissimulation de l’origine de biens.

Selon l’instruction, il s’agit d’un véritable pillage dans les filiales du complexe d’El Hadjar, notamment dans les achats de déchets ferreux et non ferreux et l’importation de charbon, ainsi que des transactions suspectes de location des équipements, d’autobus et de camions.

Comment l’affaire a éclaté ? C’est un rapport détaillé des faits qui est à l’origine du déclenchement de l’instruction, il est parvenu au parquet et a révélé des faits de corruption et des malversations dans la gestion de ce groupe, notamment au complexe sidérurgique d’El Hadjar et de la Société nationale de récupération.

La brigade centrale de lutte contre la criminalité économique et financière a ensuite lancé une enquête qui a mis au jour un plan de destruction des grandes entreprises économiques, l’existence de réseaux mafieux qui gravitent autour des grandes entreprises publiques, des détournements de fonds et des attributions frauduleuses des marchés. D’autres malversations et des dépassements ont été découverts lors de cette enquête, impliquant d’autres cadres et responsables de ce groupe.

Il convient de souligner que le PDG d’ Imetal, qui était en détention provisoire en mars 2023, est décédé en prison en juillet dernier. Cependant, cinq autres hauts responsables du groupe sont concernés, dont le PDG du groupe Sider. En tout, ils sont 17 individus, rejoints par huit autres complices, qui sont accusés d’avoir formés un réseau spécialisé dans l’exercice de chantage et de pressions pour détourner des marchés publics. Des documents saisis révèlent de graves transactions opaques impliquant des intermédiaires étrangers.

Il faut dire que depuis des années, des syndicats du complexe d’El Hadjar et du groupe Imetal n’ont pas cessé de dénoncer les dysfonctionnements dans la gestion de tout le secteur, qui ont provoqué la perte de milliers d’emplois et des milliards de dinars.

Le complexe industriel El Hadjar, jadis fleuron de l’industrie algérienne, a vu sa production chuter de presque un tiers en raison de cette mauvaise gestion et des malversations et provoqué un colossal préjudice au Trésor public.

Le procès qui s’est ouvert hier promet de nouvelles révélations sur des pratiques illégales de corruption et certainement des rebondissements dans cette affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets, notamment ses ramifications avec des réseaux maffieux étrangers.

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