Répression sanglante au Maroc : L’ONU et des ONG réclament une enquête
Alors que les protestations pacifiques, réclamant justice sociale et lutte contre la corruption, se multiplient partout au Maroc, l’intervention brutale des forces de l’ordre du Makhzen, lors d’une confrontation avec des manifestants à Inzegan au sud du pays, a causé la mort d’une troisième personne et blessé plusieurs autres. Le bilan partiel des heurts dans […] The post Répression sanglante au Maroc : L’ONU et des ONG réclament une enquête appeared first on Le Jeune Indépendant.

Alors que les protestations pacifiques, réclamant justice sociale et lutte contre la corruption, se multiplient partout au Maroc, l’intervention brutale des forces de l’ordre du Makhzen, lors d’une confrontation avec des manifestants à Inzegan au sud du pays, a causé la mort d’une troisième personne et blessé plusieurs autres. Le bilan partiel des heurts dans le pays fait état de plus de 400 blessés, dont certains sont dans un état grave.
Des centaines de manifestants ayant participé aux protestations ont été arrêtés, tandis que les autorités ont annoncé que certains pourraient être condamnés à des peines de prison pouvant aller jusqu’à 20 ans, voire à la réclusion à perpétuité.
Cette répression féroce a suscité de vives critiques de la part d’organisations locales et internationales de défense des droits de l’homme, qui considèrent ces sanctions comme un crime politique parfait.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réagi, ce jeudi soir, en appelant à « une enquête rapide et impartiale en vue de garantir la responsabilité » de la mort des trois manifestants. Selon son porte-parole, Farhan Haq, « le Secrétaire général déplore les violences survenues lors des récentes manifestations au Maroc, qui auraient fait trois morts et plusieurs centaines de blessés ».
Lors d’une conférence de presse, le porte-parole a indiqué que le SG de l’ONU a salué « l’intention déclarée du gouvernement marocain d’engager le dialogue et d’écouter les voix de la jeunesse marocaine ».
Ces réactions interviennent alors que le monarque Mohammed VI semble vivre dans un autre monde, ignorant totalement la révolte des jeunes et le bilan de la répression sanglante de ses forces de sécurité. Lors d’une commémoration du 27e anniversaire de la disparition de son père Hassan II, le souverain n’a soufflé aucun mot sur la situation, lors de la veillée religieuse organisée au Mausolée Mohammed V à Rabat.
Pourtant, l’escalade de la répression est bien là, alors que les manifestants pacifiques réclamant des réformes économiques et sociales urgentes, face à la crise économique et sociale, l’intensification de la pauvreté, du chômage et à la détérioration des services publics de base.
Ce développement alarmant a poussé l’Organisation mondiale contre la torture et 14 autres ONG internationales à dénoncer ce qu’elles ont qualifié de crime politique caractérisé du Makhzen et la répression croissante exercée par les autorités marocaines.
Le communiqué conjoint des organisations affirme que ce qui s’est produit n’était pas de simples « dérapages limités », mais bien une politique systématique visant à empêcher les citoyens d’exercer leurs droits constitutionnels à la liberté d’expression et de réunion pacifique.
Les forces de sécurité, précise-t-il, ont eu recours à une violence excessive et disproportionnée pour disperser les manifestations appelées par la jeunesse via les plateformes numériques.
Le texte considère que ces événements constituent une violation flagrante des engagements constitutionnels et internationaux du Maroc, exigeant la libération immédiate de tous les détenus et la fin d’une politique répressive qui menace le droit des citoyens à la participation civique.
Le communiqué des ONG souligne que la campagne sécuritaire menée contre les manifestants pacifiques, descendus dans la rue pour réclamer le droit à l’éducation, à la santé et la fin de la normalisation avec l’entité sioniste, s’est caractérisée dès le départ par une répression brutale, des violences systématiques et des arrestations arbitraires.
Cette colère s’est accentuée face à la dégradation de l’éducation publique et à la montée du chômage, poussant les manifestants à scander des slogans tels que « Des hôpitaux avant les stades », une allusion à la politique de prestige et aux priorités budgétaires de l’Etat, davantage tournées vers la préparation de la Coupe du monde 2030 que vers les services essentiels.
Cinq mesures urgentes sont réclamées par les organisations signataires : la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées en lien avec les manifestations, l’ouverture d’une enquête indépendante et transparente sur les accusations de torture et d’usage excessif de la force, le respect des droits fondamentaux à la liberté d’expression et de réunion, la fin de toutes formes d’intimidation à l’égard des militants et journalistes, la reconnaissance des revendications sociales et économiques exprimées par les manifestants, ainsi que l’ouverture d’un dialogue national inclusif pour traiter les crises de la santé, de l’éducation et du chômage.
Parmi les organisations signataires du communiqué, figurent Skyline International for Human Rights (SIHR), Intersection Association for Rights and Freedoms, HUMA for Human Rights and Civic Engagement, Justice Committee, FOCA Alliance for Civic Action et la Fédération internationale des droits de l’homme.
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