Un conseiller de Trump en tournée dans la région : Massad Boulos aujourd’hui à Alger

Annoncée depuis le mois d’avril dernier, puis ajournée, la visite du conseiller spécial du président américain pour le Maghreb et le Moyen-Orient, Massad Boulos est enfin programmée. Le diplomate américain devra entamer, dès ce dimanche, sa tournée dans la région, avec comme point de départ, l’Algérie qu’il visitera pour la première fois depuis l’arrivée de Donald Trump à la maison blanche aux USA. Selon des sources proches de l’ambassade des États-Unis à Alger, la visite  «est confirmée » et  «les préparatifs ont commencé depuis plusieurs jours », avec notamment le peaufinement des dossiers devant être examinés par les responsables des deux pays. En premier lieu, il y a les relations bilatérales entre l’Algérie et les USA que le président Trump a souhaité, dans sa lettre adressée, récemment, au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, «développer davantage ». Lors de cette visite, les deux pays devraient définir les objectifs à atteindre et fixer le cap. En matière d’investissement, les entreprises américaines se sont fortement engagées en Algérie, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture. Les États Unis devraient également afficher leurs objectifs pour l’avenir. La question des nouveaux tarifs douaniers imposés récemment par Donald Trump aux produits algériens sera sans doute évoquée. Massad Boulos devra examiner aussi avec les responsables algériens les brûlants dossiers du Sahara Occidental, de la Libye, du Sahel et du Soudan. Sur la question du Sahara Occidental, Boulos avait insisté sur la nécessité d’une solution qui fasse l’unanimité, capable de satisfaire toutes les parties. Mais les USA et l’administration Trump avaient déjà affiché leur soutien au plan marocain. Quel sera le contenu du discours de Boulos devant les autorités algériennes à ce sujet? La Libye et le Soudan, deux autres points chauds de la région, seront aussi à l’agenda. Si les détails restent flous, Boulos semble décidé à capitaliser sur son expérience récente dans la région des Grands Lacs, où il a poussé pour la paix et les investissements économiques en RDC, au Rwanda, au Kenya et en Ouganda. Sur le différend entre l’Algérie et le Maroc, Massad Boulos avait également affirmé que «des efforts sont en cours pour rapprocher les deux pays ». Massad Boulos, né en 1971 au Liban, est un homme d’affaires américano-libanais, nommé en décembre 2024 par Donald Trump comme conseiller principal pour les affaires arabes et moyen-orientales, puis en avril 2025 comme conseiller pour l’Afrique. Beau-père de Tiffany Trump, il a joué un rôle clé dans la campagne de Trump en 2024, en mobilisant les communautés arabo-américaines, notamment dans le Michigan, où il a capitalisé sur le mécontentement envers la politique de Biden concernant Ghaza et le Liban. Boulos est souvent perçu comme pro-arabe en raison de ses origines libanaises (chrétien grec-orthodoxe), de ses liens avec des figures politiques libanaises comme Sleiman Frangieh (soutenu par le Hezbollah), et de son discours axé sur la paix au Moyen-Orient. Il a promu Trump comme un artisan de la paix, critiquant les conflits sous Biden et vantant l’absence de nouvelles guerres sous Trump. Il se présente comme «un pont entre les États-Unis et le monde arabe, avec un discours pro-paix et des actions visant à rallier les arabo-américains ».

Samir Rabah

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