Veto
Si l’Occident ne fait plus rêver les pays en voie de développement, des organisations telles que les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) deviennent un objectif pour de nombreuses nations aspirant à jouer un plus grand rôle sur la scène internationale. Les candidatures se multiplient ainsi, émanant de tous les continents, pour rejoindre […]
Si l’Occident ne fait plus rêver les pays en voie de développement, des organisations telles que les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) deviennent un objectif pour de nombreuses nations aspirant à jouer un plus grand rôle sur la scène internationale. Les candidatures se multiplient ainsi, émanant de tous les continents, pour rejoindre l’organisation. Mais les jeux de pouvoirs entre les différents pays souhaitant intégrer l’organisation et ceux qui y ont un siège créent leur propre lot de problèmes, notamment entre certains pays d’Amérique du Sud. Car alors que le Venezuela ambitionnait d’intégrer les Brics lors du sommet des grands pays émergents réunis à Kazan, en Russie, du 22 au 24 octobre, le pays d’Amérique latine s’est heurté au veto mis en place par le Brésil. Une position qui passe mal pour le président Nicolas Maduro, qui a assuré samedi que «personne ne fera taire le Venezuela». Empêtré dans une interminable crise économique aggravée par des sanctions américaines, Caracas avait misé sur son intégration aux Brics. Le Venezuela, pourtant allié historique du Brésil et de son président Luiz Inacio Lula da Silva, a vu ses relations se tendre avec Brasilia, depuis la réélection contestée de Nicolas Maduro après le scrutin du 28 juillet dernier. «Personne ne bloquera ni ne fera taire le Venezuela, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais», a fustigé Maduro à la télévision d’État, sans pour autant mentionner le Brésil. Alors que les résultats de la dernière élection présidentielle au Venezuela ont été dénoncés par l’opposition dans le pays, Celso Amorim, conseiller du président brésilien Lula, a expliqué au quotidien brésilien O Globo que Nicolas Maduro avait promis à son homologue de rendre public le comptage des voix de l’élection du 28 juillet. Or, selon ce dernier qui invoque une «rupture de la confiance», cela n’a toujours pas été fait. Le Conseil national électoral vénézuélien a en effet invoqué un piratage jugé peu crédible par les observateurs, tout comme par l’opposition dans le pays. Présent à Kazan pour le sommet des Brics, Nicolas Maduro a assuré, de son côté, avoir rencontré «près de 30 gouvernements» qui, tous, ont salué son «grand triomphe électoral». Créés en 2009 et réunissant au départ quatre pays non occidentaux et émergents, les Brics, qui comptaient déjà comme membres le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, ont été rejoints en 2024 par quatre nouveaux pays, à savoir l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte et les Émirats arabes unis. Maduro, dont le pays est dans une importante instabilité politique depuis plusieurs années maintenant et dont la situation économique est toujours aussi précaire, espérait visiblement pouvoir gagner en crédibilité auprès de son peuple et sur le plan international, en s’imposant au sein des Brics. Mais cette organisation dont le poids ne cesse d’augmenter n’est pas aussi accessible qu’il semblait le penser. Pour le président vénézuélien, il faudra ainsi penser à un autre moyen de sortir la tête de l’eau. Car s’il a réussi à garder la mainmise sur Caracas, l’état du pays ne cesse de se détériorer avec une nouvelle crise populaire qui couve.
Quelle est votre réaction ?