A la recherche du « Je »
Les concombres sont-ils un fruit ? Les fruits et les légumes nous réservent bien des surprises ! Un jour, nous sommes allés dans un magasin de la capitale et nous avons demandé un jus de carotte. Le silence s’est installé. Le vendeur m’a observé un long moment avant de me répondre, l’air complètement déconcerté : […] The post A la recherche du « Je » appeared first on Le Jeune Indépendant.
Les concombres sont-ils un fruit ?
Les fruits et les légumes nous réservent bien des surprises ! Un jour, nous sommes allés dans un magasin de la capitale et nous avons demandé un jus de carotte. Le silence s’est installé. Le vendeur m’a observé un long moment avant de me répondre, l’air complètement déconcerté : ‘Les carottes ? Mais… c’est un légume ! Nous ne faisons que des jus de fruits ici’. J’étais étonné !
Il avait bien raison, mais en Iran, nous étions habitués à une toute autre culture du jus de carotte. Non seulement nous le buvions régulièrement, mais nous le préparions souvent en mélange avec du jus de pomme ou d’orange. Et pour couronner le tout, nous l’accompagnions souvent de glace. C’est une boisson que nous apprécions particulièrement en été, un véritable délice rafraîchissant et unique en son genre.
J’ai lu récemment qu’il était préférable de consommer des carottes entières plutôt que sous forme de jus. En effet, le processus de pressage élimine les fibres, une partie essentielle de la carotte qui joue un rôle crucial dans la digestion et apporte de nombreux bienfaits à notre organisme
Pour en revenir à mon attachement à l’Algérie et ma quête sur le djim, dont le mystère continue de me fasciner. J’ai exploré des pistes comme le mot ‘carotte’[1], mais hélas sans succès !
En m’imprégnant des coutumes algériennes, j’ai réalisé combien nos habitudes alimentaires étaient différentes. Je me rappelle avoir été surpris de voir les dattes trônant fièrement parmi les fruits, tandis que les concombres étaient vendus avec les légumes. Ces petites différences culturelles ont rapidement attiré mon attention.
En Iran, il est tout à fait normal d’accompagner des fruits de concombres, une association qui surprend souvent les étrangers. Je me souviens d’un ami algérien qui, en voyant des concombres côtoyés des pommes et des bananes sur ma table, n’a pu s’empêcher de commenter cette coutume qui lui paraissait bien étrange. Nos concombres, plus petits et plus fins, sont souvent dégustés tels quels, ce qui souligne une fois de plus les différences culturelles entre nos deux pays.
Une des différences les plus frappantes entre l’Iran et l’Algérie concerne la consommation des dattes. Bien que nous les considérions tous deux comme des fruits, nos habitudes d’achat sont bien distinctes. En Iran, malgré notre importante production et notre grande variété de dattes, nous avons tendance à les acheter dans des magasins spécialisés. La découverte de la « Deglet Nour » algérienne m’a fait redécouvrir ce fruit, et j’avoue avoir un faible pour cette variété exceptionnelle.
Tellement séduit par le goût unique de la « Deglet Nour », j’en avais rapporté une quantité généreuse en Iran, pensant faire plaisir à mes proches. Quelle ne fut pas ma surprise de voir le douanier m’interroger sur ces dattes, comme si j’étais un contrebandier ! J’ai profité de l’occasion pour lui expliquer que j’avais apporté avec moi non seulement des saveurs algériennes, mais aussi une partie de son honorable histoire. Les livres que j’avais dans mes bagages, témoignages de la lutte pour l’indépendance, étaient destinés à être traduits en persan, afin de partager cet héritage avec le peuple iranien.
Difficile de dire si ces livres sont plus doux que le miel de la « Deglet Nour ». Les deux, à leur manière, nourrissent l’âme. J’ai trouvé la parfaite combinaison : savourer les dattes algériennes et en même temps feuilleter les livres ramenés de l’Algérie, une combinaison gagnante pour les sens et l’esprit.
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