Visa Schengen au Maroc : 500 € pour décrocher un rendez-vous

Décrocher un visa Schengen espagnol au Maroc n’est pas chose facile. Il ne s’agit pas tant de la décision du consulat que de la difficulté d’obtenir un rendez-vous pour déposer sa demande.

Selon le média spécialisé Schengen News, les ressortissants marocains, et après s’être plaint de la difficulté de décrocher des rendez-vous pour le dépôt de leurs demandes de visa pour la France, font aussi face désormais à des pénuries de rendez-vous vers l’Espagne.

Visa Schengen au Maroc : pénurie de rendez-vous et marché noir

Les demandeurs marocains de visas Schengen dénoncent des réseaux d’intermédiaires illégaux, qui s’accaparent les rendez-vous aussitôt ces derniers proposés sur la plateforme digitale de BLS International, pour les revendre ensuite à des prix exorbitants.

En effet, le prix d’un seul rendez-vous pour le dépôt d’une demande de visa Schengen espagnol a pu atteindre 483 €, rapporte Schengen News, rappelant que les frais de visa au niveau de BLS Contact s’élèvent à seulement 90 €.

Cette situation a notamment fait réagir l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador, qui a adressé un message au consul général d’Espagne dans la ville, ainsi qu’au ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, indique le média marocain Yabiladi.

L’ONG dénonce notamment, dans un communiqué rapporté par la même source, qu’il est quasiment impossible pour les demandeurs du visa Schengen espagnol au Maroc de décrocher un rendez-vous via la plateforme numérique de BLS International.

L’AMDH a expliqué ensuite que cette pénurie a donné lieu à des réseaux clandestins qui utilisent des techniques de cryptage (SCRIPTS, ROBOTS) pour s’approprier tous les rendez-vous et les revendre ensuite aux demandeurs contre des sommes atteignant les 5.000 dirhams marocains, soit près de 500 €.

BLS International au Maroc : les demandeurs face à des « traitements inhumains »

L’ONG a également dénoncé le fait que BLS International et les services consulaires espagnols ne restituent pas les frais de demande de visa aux demandeurs marocains en cas de refus, soulignant qu’il s’agit là d’une « imposition de frais indus aux citoyens pour un service non rendu ».

De plus, l’association a souligné que les demandeurs de visa pour l’Espagne au Maroc sont confrontés à des « traitements inhumains » au niveau des centres de BLS International, sans pour autant fournir plus de détails sur la question.

L’ONG appelle enfin les autorités « à intervenir d’urgence pour mettre un terme à ces manipulations et à ces traitements qui portent atteinte à la dignité des citoyens marocains, et qui est préjudiciable à la libre circulation ».

Pour rappel, le ministre marocain des Affaires étrangères a déclaré, début novembre dernier, que les autorités marocaines, en collaboration avec la mission diplomatique de l’Union Européenne, travaillent pour mettre fin à ces pratiques qui portent préjudice aux demandeurs de visas Schengen au Maroc.

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