Attrait

Depuis le début de la guerre en Ukraine d’abord, mais surtout depuis la guerre à Ghaza, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, a fait son grand retour sur la scène politique française. Refusant d’abord d’accabler la Russie seule pour la guerre qui l’oppose à l’Ukraine, puis étant l’un des premiers hommes politiques […]

Juin 26, 2025 - 00:22
 0
Attrait

Depuis le début de la guerre en Ukraine d’abord, mais surtout depuis la guerre à Ghaza, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, a fait son grand retour sur la scène politique française. Refusant d’abord d’accabler la Russie seule pour la guerre qui l’oppose à l’Ukraine, puis étant l’un des premiers hommes politiques français, hors extrême-gauche, à dénoncer la guerre Israélienne dans la bande de Ghaza, il a réussi à captiver une frange de la population. Sa popularité a d’ailleurs tant augmenté ces dernières années qu’il semble avoir retrouvé son ambition perdue de briguer la présidence de la République. Lui qui avait eu Nicolas Sarkozy sur son chemin il y a vingt ans, croit visiblement qu’une nouvelle chance s’est offerte à lui. Pour ce faire, l’ex-Chef du gouvernement a annoncé ce lundi la création d’un parti politique baptisé «La France Humaniste». Dans des confidences accordées à Paris Match, l’ex-ministre des Affaires étrangères présente sa structure comme «un mouvement d’idées, de citoyens, d’associations», dont la présidence revient au maire centriste de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), Benoît Jimenez. «Il faut être au plus près du terrain et la démarche doit prendre en compte le fait de mobiliser les Français. Les maires sont les premiers élus qui constituent le cœur de la bataille», a-t-il plaidé. Son mouvement, Dominique de Villepin l’imagine en rupture avec les clivages politiques traditionnels, à l’image de ce qu’avait entrepris Emmanuel Macron en fondant En Marche (devenu Renaissance) en avril 2016, un an avant sa campagne victorieuse de 2017. «Quand je vois des figures de droite, de gauche se mobiliser, je crois que c’est une bonne chose», explique-t-il, reprenant, peut-être sans le vouloir, l’esprit du fameux «en même temps» macronien. Ni «partisan» ni «payant», «La France Humaniste» se voudra une formation résolument tournée vers un renouvellement de la politique «avec un grand P». Et ce, dans l’objectif d’«avancer» avec la jeunesse, au nom de laquelle Dominique de Villepin affirme s’engager : «C’est de leur avenir dont nous parlons», insiste-t-il. Fort de ses déplacements à travers le pays, il dit d’ailleurs mesurer une profonde «inquiétude» dans la société : «Beaucoup partagent ce sentiment qu’il y a un autre chemin et que nous devons revenir à ce que nous sommes». Malgré les ambitions que certains lui prêtent pour le scrutin de 2027, l’ancien secrétaire général de l’Élysée assure ne pas être engagé «dans un combat personnel», tout en estimant «important de faire part de (son) expérience» dans un contexte géopolitique à la fois instable et tendu. «C’est pour cela que je m’organise, je mobilise», fait-il valoir, comme pour mieux installer dans les esprits l’idée d’une candidature à la présidentielle. Une rumeur que la publication très prochaine d’un livre manifeste et en partie programmatique, «Le pouvoir de dire non», devrait encore alimenter. S’il dit ne pas être encore «dans le temps de l’élection» et vouloir «respecter le rythme» du calendrier politique, Dominique de Villepin appelle dès à présent à la «mobilisation» face aux «défis que nous avons à relever». «C’est le combat des idées qui me paraît aujourd’hui d’actualité», avance-t-il. Toutefois, loin de l’exemple gagnant d’Emmanuel Macron, de nombreux autres responsables politiques ont essayé de fonder des mouvements pour porter leurs candidatures à la présidence, sans succès. L’on peut citer, entre autres, Génération·s de Benoit Hamon et Les Engagé.e.s de Laurent Joffrin à gauche, ou encore Nous France de Xavier Bertrand et Soyons Libres de Valérie Pécresse à droite. Reste à voir si De Villepin aura plus de réussite dans son entreprise ou s’il aura, comme tant d’autres avant lui, surestimé l’attrait qu’il représente pour les électeurs. F. M.