La junte malienne répond à Attaf : les factieux et l’art pathétique de jouer les victimes à l’ONU

Par M. Aït Amara. – La claque diplomatique assénée par Ahmed Attaf à la tribune de l’ONU a résonné jusque dans les couloirs poussiéreux du palais de Koulouba, à Bamako. Un uppercut magistral, sobre mais implacable, que la junte malienne a ressenti dans toute sa vacuité, car n’ayant ni la ... Lire la suite

Sep 30, 2025 - 09:30
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La junte malienne répond à Attaf : les factieux et l’art pathétique de jouer les victimes à l’ONU

Par M. Aït Amara. – La claque diplomatique assénée par Ahmed Attaf à la tribune de l’ONU a résonné jusque dans les couloirs poussiéreux du palais de Koulouba, à Bamako. Un uppercut magistral, sobre mais implacable, que la junte malienne a ressenti dans toute sa vacuité, car n’ayant ni la légitimité d’un Etat ni la dignité d’un peuple. Il n’a que son arrogance et ses maîtres, bien connus à Rabat.

Sous la dictée du Makhzen marocain, cette junte aux abois persiste dans sa posture belliqueuse envers l’Algérie, ce voisin qu’elle ose accuser de tous les maux, avec une malhonnêteté intellectuelle qui force le mépris. Croit-elle vraiment pouvoir impressionner Alger en agitant des accusations grotesques de soutien au terrorisme, quand elle-même pactise sans gêne avec des milices incontrôlées, instrumentalise les groupes armés, et piétine les accords de paix dont elle est signataire ? Ce théâtre de l’absurde ne trompe plus personne, sauf peut-être quelques cercles marocains trop heureux de voir Bamako jouer les marionnettes dans leur croisade désespérée contre l’Algérie.

Mais ce soutien, parlons-en : le Maroc, isolé sur le plan continental, désavoué par une grande partie de l’opinion africaine, s’accroche à cette junte comme à une bouée de sauvetage idéologique. Pourtant, Rabat n’a rien à offrir à Bamako si ce n’est des promesses creuses, une solidarité de façade et une stratégie de nuisance dirigée contre Alger. Le soutien marocain à la junte malienne, c’est comme un mirage dans le désert sahélien : ça brille au loin, mais ce n’est que du vent.

Et, dans cette pièce de mauvais goût, la junte se drape dans les habits de la victime. A New York, ses représentants ont tenté de jouer les martyrs du continent, accusant l’Algérie d’hostilité, invoquant un pseudo complot ourdi par un Etat frère. Une tirade risible, qui a fait lever plus d’un sourcil dans les rangs de l’Assemblée générale. Dans les couloirs feutrés de l’ONU, on rit sous cape de cette prestation indigente. Les bourreaux se faisant passer pour des opprimés, les putschistes dénonçant l’illégitimité, les apprentis dictateurs se présentant en défenseurs de la souveraineté populaire.

Il faut dire que l’ONU n’est plus à un paradoxe près. On y côtoie aujourd’hui des criminels de guerre en cravate, des Etats voyous sanctuarisés par le droit de veto, des colonisateurs reconvertis en donneurs de leçons, et des régimes autoritaires qui parlent de démocratie la bouche pleine de sang. Dans cette jungle diplomatique, la junte malienne ne fait que s’ajouter à la longue liste des imposteurs.

Mais ses jours sont comptés. Le peuple malien, martyrisé par des années de coups d’Etat, de dérives sécuritaires, d’humiliations internationales et d’isolement croissant, finira par rejeter ces factieux ivres de pouvoir et de propagande. L’Algérie, elle, n’a pas besoin de s’abaisser à leur niveau. Elle tient son rang, défend les principes de non-ingérence et de paix, et continue d’agir, loin du vacarme des petits hommes en treillis qui confondent mégaphone et puissance.

M. A.-A.