Budget, rentrée sociale et politique : Les défis du gouvernement Ghrieb

Quelques jours après la désignation d’un nouveau gouvernement remanié, les regards sont désormais braqués vers le plan d’action de l’équipe de Sifi Ghrieb et surtout sur les priorités du moment. Il y a d’abord les urgences : le gouvernement que préside l’ancien ministre de l’Industrie devra s’atteler au bon déroulement de la rentrée scolaire qui aura lieu dimanche 21 septembre prochain. Que ce soit sur le plan logistique ou pédagogique, les écoles de la République doivent être prêtes à recevoir plus de 10 millions d’élèves des trois paliers de l’Education nationale en plus de plus de 1,6 millions d’étudiants universitaires. Loin d’être une mince affaire, la rentrée scolaire concerne plus de 12 millions d’Algériens, entre élèves, étudiants et personnels, pédagogique et administratif réunis. C’est d’ailleurs pour cela que le Premier ministre a réuni la semaine dernière les acteurs du secteur. Une fois la rentrée scolaire et sociale expédiée, le gouvernement n’aura pas suffisamment de repos. Il devra s’atteler à préparer la Loi de Finances 2026. On ne connaît pas encore les contours de cette loi, mais il est évident qu’elle ne sera pas totalement différente de celle de l’année en cours. Les besoins énormes des populations, les augmentations des salaires promises par le chef de l’Etat pour les fonctionnaires et le recrutement de dizaines autres employés du secteur public sont autant de défis que le gouvernement devra affronter. Sur le plan de l’investissement, le gouvernement devra parachever les chantiers en cours et en lancer d’autres. L’entretien des routes est devenu une priorité surtout depuis l’accident du bus qui est tombé dans l’Oued El-Harrach qui a mis au-devant de la scène une donne jusque-là occultée, qui fait que le réseau routier s’est beaucoup dégradé ces derniers temps. La cause principale de cette situation est la réduction des budgets consacrés au secteur des Travaux publics. De la même manière, le gouvernement devra lancer d’autres projets socio-culturels, notamment la construction d’hôpitaux, de maisons de jeunes, des centres sportifs de proximité. A cela s’ajoute un autre défi encore plus difficile : le gouvernement algérien s’est fixé comme objectif important la réduction des importations pour préserver les réserves de change. Ainsi, le ministre chargé du Commerce extérieur et de la promotion des exportations a déjà entamé le travail dans ce sens surtout que les importations ont grimpé de 26% depuis le début de l’année en cours. Cela n’est pas de nature à rassurer le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune dont la réduction des importations est un des objectifs. Tout comme la relance des exportations hors-hydrocarbures dont les montants ne cessent de reculer depuis trois ans malgré une politique volontariste des autorités. Sur le plan politique, l’équipe de Sifi Ghrieb devra donner un corps au « dialogue politique » annoncé par Abdelmadjid Tebboune pour la fin de l’année en cours. Quelle forme prendra-t-il ? Qui sera concerné ? Quelle sera sa finalité ? On le saura dans les prochaines semaines. De plus, le gouvernement devra en principe finaliser et rendre publics les projets de lois relatifs au Code de la Commune et de la wilaya, le régime électoral et très probablement la loi sur les Partis politiques. Il est vrai que la tâche est délicate surtout que l’actuel gouvernement devra également préparer les élections législatives du mois de juin prochain. Aura-t-il le temps ?

Akli Ouali

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