Cause

Le 25 mai 2020 George Floyd perdait la vie lors d’un contrôle de police aux États-Unis. Sa mort filmée et diffusait dans le monde entier, allait non seulement susciter l’indignation générale mais surtout allait donner une couverture internationale au mouvement « Black Lives Matter ». Cinq ans après, BLM, qui a entraîné l’une des plus […]

Mai 24, 2025 - 23:18
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Le 25 mai 2020 George Floyd perdait la vie lors d’un contrôle de police aux États-Unis. Sa mort filmée et diffusait dans le monde entier, allait non seulement susciter l’indignation générale mais surtout allait donner une couverture internationale au mouvement « Black Lives Matter ». Cinq ans après, BLM, qui a entraîné l’une des plus fortes mobilisations populaires dans l’histoire des États-Unis lors de l’été 2020 n’a pas réussi à marquer les esprits et le mouvement a fini non seulement par s’essouffler, mais surtout à retourner une large partie de l’opinion publique américaine contre lui. « C’est très facile de porter le T-shirt, de lancer le slogan, mais après, on se rend compte de ce que demandaient » les activistes de BLM, constate Yohuru Williams, professeur d’histoire et fondateur de l’« Initiative pour la justice raciale » à l’Université Saint Thomas à Saint Paul dans l’État du Minnesota. Une référence à l’appel de certains à cesser de financer la police, qui a provoqué un retour de bâton dans l’opinion, sur fond de hausse de la criminalité dans certaines villes. Quelque 52% des Américains interrogés disent aujourd’hui soutenir BLM, une chute de 15 points par rapport à juin 2020, un mois après que le policier Derek Chauvin a tué Floyd lors d’une arrestation à Minneapolis dans le Minnesota. A l’époque, des manifestations, certaines dégénérant en émeutes, se sont répandues dans tout le pays, jusqu’aux portes de la Maison Blanche où Donald Trump terminait son premier mandat. La colère a mis en lumière BLM, jusqu’alors une nébuleuse fondée en 2013 en réaction au prétendu racisme systémique. Mais malgré son élan initial et ses ambitions, BLM a obtenu « très peu » de résultats, selon Williams. « La clarté morale de 2020 n’a pas débouché sur assez de courage politique », renchérit Phillip Solomon, professeur d’études afro-américaines et de psychologie à l’Université de Yale, dans un entretien avec l’AFP. Le projet de loi baptisé du nom de George Floyd, qui prévoyait des réformes dans le maintien de l’ordre, dont l’interdiction de manœuvres d’étranglement dangereuses lors d’arrestations, a échoué au Congrès. Certains États ont ensuite placé des limites aux tactiques des forces de l’ordre, ou lancé des initiatives pour faire intervenir des policiers sans armes sur certaines opérations. Medaria Arradondo, le premier Noir chef de la police de Minneapolis, en poste quand Floyd est mort, dit être inquiet des « conséquences graves » de l’absence de réformes supplémentaires. Ce mois-ci, le président du groupe de défense des droits civiques National Urban League a estimé que les mesures prises pour lutter contre les discriminations raciales avaient été « totalement inversées » ces derniers temps. Sous Donald Trump, le département de la Justice a mis fin à toutes les enquêtes liées aux droits civiques lancées pendant la présidence de Joe Biden, et fait du rejet des politiques de diversité et d’inclusion l’une des idées-force du début de mandat du Républicain. Ces revirements n’ont toutefois été possible que grâce aux excès opérés par certains dirigeants progressistes qui ont détruit toute autorité des forces de l’ordre dans leurs villes sous couvert de justice sociale. Par exemple, certains États comme la Californie considérèrent certains vols à l’étalage comme des délits mineurs, particulièrement pour des montants de moins de 950 dollars occasionnant des pics de criminalité forçant de nombreuses enceignes à fermer dans de nombreuses zones non régulées par la police. Des situations qui indignent la majorité de la population qui s’est mécaniquement tournée vers les politiciens portant un discours de fermeté, leur promettant la sécurité et le calme. Le mouvement BLM s’est ainsi laissé cannibalisé par sa frange la plus extrémiste, donnant pignon sur rue à des idées rejeté par une majorité de la population américaine. Les scandales liés aux détournements de fonds de ses têtes pensantes, qui se sont payées des propriétés à plusieurs millions de dollars, n’a pas aidé le mouvement, qui se meure doucement et qui risque de n’être plus qu’un souvenir d’ici quelques années.